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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1508

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Chap. V, 28.
Chap. VI, 17.
ÉVANGILE SELON S. LUC.

du péage, il lui dit : « Suis-moi. » 28Et lui, quittant tout, se leva et le suivit.

29Lévi lui donna un grand festin dans sa maison ; et une foule nombreuse de publicains et d’autres personnes étaient à table avec eux. 30Les Pharisiens et leurs Scribes murmuraient et disaient à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? » 31Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. 32Je ne suis pas venu appeler les justes à la pénitence, mais les pécheurs. »

33Alors ils lui dirent : « Pourquoi, tandis que les disciples de Jean et ceux des Pharisiens jeûnent et prient souvent, les vôtres mangent-ils et boivent-ils ? » 34Il leur répondit : « Pouvez-vous faire jeûner les amis de l’Époux, pendant que l’Époux est avec eux ? 35Viendront des jours où l’Époux leur sera enlevé : ils jeûneront ces jours-là. » 36Il leur proposa encore cette comparaison : « Personne ne met à un vieux vêtement un morceau pris à un vêtement neuf : autrement on déchire le neuf, et le morceau du neuf convient mal au vêtement vieux. 37Personne non plus ne met du vin nouveau dans de vieilles outres : autrement, le vin nouveau rompant les outres, il se répandra, et les outres seront perdues. 38Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves, et tous les deux se conservent. 39Et personne après avoir bu du vieux vin, ne veut aussitôt du nouveau ; car on dit : Le vieux vin est meilleur. »

Un jour de sabbat, dit le second-premier, comme Jésus traversait des champs de blé, ses disciples cueillaient des épis, et, les froissant dans leurs mains, les mangeaient.[1] 2Quelques Pharisiens leur dirent : « Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? » 3Jésus leur répondit : « Vous n’avez donc pas lu ce que fit David, lorsqu’il eut faim, lui et ceux qui l’accompagnaient : 4comment il entra dans la maison de Dieu, et prit les pains de proposition, en mangea et en donna à ceux qui étaient avec lui, bien qu’il ne soit permis d’en manger qu’aux prêtres seuls ? » 5Et il ajouta : « Le Fils de l’homme est maître même du sabbat. »

6Un autre jour de sabbat, Jésus entra dans la synagogue et il enseignait. Et il y avait là un homme dont la main droite était desséchée. 7Or, les Scribes et les Pharisiens l’observaient, pour voir s’il faisait des guérisons le jour du sabbat, afin d’avoir un prétexte pour l’accuser. 8Mais lui, pénétrant leurs pensées, dit à l’homme qui avait la main desséchée : « Lève-toi, et tiens-toi au milieu » ; et lui, s’étant levé, se tint debout. 9Alors Jésus leur dit : « Je vous le demande, est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver la vie ou de l’ôter ? » 10Puis, promenant son regard sur eux tous, il dit à cet homme : « Étends ta main. » Il l’étendit et sa main redevint saine. 11Mais eux, remplis de démence, se consultaient sur ce qu’ils feraient à Jésus.

B. — De l’élection des Apôtres à la multiplication des pains.
[VI, 12 — IX, 9.]
1. Élection des Apôtres ; (vi, 12-16). les foules se pressent autour de Jésus, dont l’attouchement guérit tous les maux (17-19). Sermon sur la montagne : a) Béatitudes et malédictions (20-26). b) — Amour des ennemis, douceur, charité (27-38). — c) Le guide aveugle ; la paille et la poutre ; l’arbre reconnu par ses fruits (39-45). — d) Exhortation à mettre en pratique les enseignements du Sauveur (46-49).

12En ces jours-là, il se retira sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu.[2] 13Quand il fut jour, il appela ses disciples, et choisit douze d’entre eux, qu’il nomma apôtres[3] : 14Simon, auquel il donna le nom de Pierre, et André son frère, Jacques et Jean, Philippe et Barthélemy, 15Matthieu et Thomas, Jacques, fils d’Alphée, et Simon, appelé le Zélé, 16Jude, frère de Jacques, et Judas Iscariote, qui devint traître.

17Étant descendu avec eux, il s’arrêta sur un plateau[4], où se trouvaient une foule de ses disciples et une grande multitude de peuple de toute la Judée, de

  1. VI, 1. Matth. xii, 1 : Marc, ii, 23. Second-premier : on appelait ainsi, selon l’opinion la plus probable, le premier sabbat des sept semaines que l’on devait compter à partir du second jour des Azymes, jusqu’à la Pentecôte. Voy. Lév. xxiii, 15.
  2. 12. Matth. x, 1 ; Marc, iii, 13.
  3. 13. Apôtres, c’est-à-dire envoyés.
  4. 17. Un plateau : litt. un lieu uni, capable de contenir une grande foule ; la prière de Jésus et l’élection des Apôtres avaient eu lieu sur un sommet moins accessible.