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Chap. VI, 23.
Chap. VI, 57.
ÉVANGILE SELON S. JEAN.

barque, et que Jésus n’y était point entré avec ses disciples, mais que ceux-ci étaient partis seuls. 23— D’autres barques, cependant, étaient arrivées de Tibériade près du lieu où le Seigneur, après avoir rendu grâces, leur avait donné à manger. — 24La foule donc, ayant vu que Jésus n’était pas là, ni ses disciples non plus, entra dans ces barques et se rendit à Capharnaüm pour chercher Jésus.[1] 25Et l’ayant trouvé de l’autre côté de la mer ils lui dirent : “Maître, quand êtes-vous venu ici ?”[2] 26Jésus leur repartit et leur dit :

“En vérité, en vérité je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. 27Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui demeure pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera. Car c’est lui que le Père, Dieu, a marqué d’un sceau.”[3]

28Ils lui dirent : “Que devons-nous faire, pour faire les œuvres de Dieu ?” 29Jésus leur répondit : “Voici l’œuvre que Dieu demande, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.”

30Ils lui dirent : “Quel miracle faites-vous donc afin que nous le voyions et que nous croyions en vous ? Quelles sont vos œuvres ? 31Nos pères ont mangé la manne dans le désert, ainsi qu’il est écrit : Il leur a donné à manger le pain du ciel.” 32Jésus leur répondit : “En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel ; c’est mon Père qui donne le vrai pain du ciel. 33Car le pain de Dieu, c’est le pain qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.”

34Ils lui dirent donc : “Seigneur, donnez-nous toujours de ce pain.” 35Jésus leur répondit : “Je suis le pain de vie : celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. 36Mais, je vous l’ai dit, vous m’avez vu, et vous ne croyez point. 37Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le jetterai point dehors ; 38car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. 39Or la volonté de celui qui m’a envoyé, est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. 40Car c’est la volonté de mon Père [qui m’a envoyé], que quiconque voit le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ; et moi je le ressusciterai au dernier jour.”

41Les Juifs murmuraient à son sujet, parce qu’il avait dit : “Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel.” 42Et ils disaient : “N’est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ?” 43Jésus leur répondit : “Ne murmurez point entre vous. 44Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.[4] 45Il est écrit dans les Prophètes : Ils seront tous enseignés par Dieu. Quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement, vient à moi. 46Ce n’est pas que personne ait vu le Père, sinon celui qui est de Dieu ; celui-là a vu le Père. 47En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. 48Je suis le pain de vie. 49Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. 50Voici le pain descendu du ciel, afin qu’on en mange et qu’on ne meure point. 51Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour le salut du monde.”[5]

52Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant : “Comment cet homme peut-il donner sa chair à manger ?”

53Jésus leur dit : “En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. 54Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 55Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.[6]

56Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui.
  1. 24. La foule des 5.000 hommes s’était dispersée. Matth. xiv, 22 ; Marc, vi, 45. Une partie cependant de la foule, celle qui était encore le lendemain demeurée près de Bethsaïde, Jean, vi, 22, passa sur des barques à Capharnaüm.
  2. 25. πέραν τῆς θαλάσσης n’a jamais signifié précisément sur le bord de la mer comme le prétendent quelques critiques qui voient ainsi une contradiction entre le vers. 25 et le vers. 59. Cette locution veut seulement dire : au delà, de l’autre côté de la mer, ici le côté occidental du lac où était située Capharnaüm.
  3. 27. Mot à mot, travaillez la nourriture, hébraïsme, cf. Prov. xxi, 6 etc., travaillez pour acquérir la nourriture. — D’un sceau. “C’est celui que Dieu le Père a accrédité auprès de vous, en imprimant sur lui son sceau et son caractère, en confirmant sa doctrine et sa mission par tant de miracles.” Bossuet.
  4. 44-45. Is. liv, 12, 13.
  5. 51. La seconde partie du vers. 51 en grec forme dans la Vulgate le vers. 52, en sorte que cette version a, dans ce chapitre, un verset de plus que le texte grec.
  6. 55. Vraiment, non en figure.