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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1632

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Chap. II, 15.
Chap. IV, 2.
IRE ÉPÎTRE aux CORINTHIENS

15L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne. 16Car « qui a connu la pensée du Seigneur, pour pouvoir l’instruire ? « Mais nous, nous avons la pensée du Christ.[1]

Moi-même, mes frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants dans le Christ. 2Je vous ai donné du lait[2] à boire, non de la nourriture solide, car vous n’en étiez pas capables, et vous ne l’êtes pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. 3En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme ? 4Quand l’un dit : Moi je suis à Paul ! et un autre : Moi, je suis à Apollos ! n’êtes-vous pas des hommes ? Qu’est-ce donc qu’Apollos ? et qu’est-ce que Paul ? 5Des ministres par le moyen desquels vous avez cru, selon ce que le Seigneur a donné à chacun. 6Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais Dieu a fait croître. 7Ainsi ni celui qui plante n’est quelque chose, ni celui qui arrose ; mais Dieu, qui fait croître. 8Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux ; et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. 9Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. 10Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai, comme un sage architecte, posé le fondement, et un autre bâtit dessus. Seulement que chacun prenne garde comment il bâtit dessus. 11Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est déjà posé, savoir Jésus-Christ. 12Si l’on bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume,[3] 13l’ouvrage de chacun sera manifesté ; car le jour du Seigneur le fera connaître, parce qu’il va se révéler dans le feu, et le feu même éprouvera ce qu’est l’ouvrage de chacun.[4] 14Si l’ouvrage que l’on aura bâti dessus subsiste, on recevra une récompense ; 15si l’ouvrage de quelqu’un est consumé, il perdra sa récompense ; lui pourtant sera sauvé, mais comme au travers du feu.[5] 16Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? 17Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes vous-mêmes.

3. Chap. iii, 18 — iv, 21 : Conclusions et avis pratiques. — a) Pour les simples fidèles : ni préférences inspirées par la sagesse mondaine (18-23), ni comparaison entre leurs prédicateurs dont ils ne sont pas les juges (iv, 1-5), — b) Pour les prédicateurs : humilité et abnégation à son propre exemple (6-13). Exhortation paternelle (14-21).

18Que nul ne s’abuse soi-même. Si quelqu’un parmi vous pense être sage dans ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage. 19En effet, la sagesse de ce monde est folie devant Dieu ; car il est écrit : « Je prendrai les sages dans leurs ruses. » 20Et encore : « Le Seigneur connaît les pensées des sages, il sait qu’elles sont vaines. »[6] 21Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes ; 22car tout est à vous, et Paul, et Apollos, et Céphas, et le monde, et la vie, et la mort, et les choses présentes, et les choses à venir. Tout est à vous,[7] 23mais vous vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu.

Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs du Christ et des dispensateurs des mystères de Dieu.[8]

2Eh bien ! ce que l’on cherche dans les dispensateurs, c’est que
  1. 16. Citation libre d’Isaïe xl, 13, d’après les Septante.
  2. III, 2. Du lait, partie élémentaire de l’enseignement chrétien. Comp. Hébr. v, 11 sv.
  3. 12. Ces divers matériaux figurent les diverses doctrines, vraies ou fausses, solides ou sans consistance qui, sans renverser le dogme fondamental le Jésus-Christ crucifié, en dérivent ou s’y ajoutent.
  4. 13. L’ouvrage, la part de travail fourni par chacun dans la construction de l’édifice. Le jugement de Dieu qui manifestera par sa providence ce qui est pur et de bon aloi, comme ce qui est impur et faux.
  5. 14-15. S. Paul nous présente l’image d’un édifice embrasé, où le feu dévore toutes les matières combustibles ; celui qui a bâti réussit à en sortir, mais nu et dépouillé, comme un homme qui échappe aux flammes. Ainsi le prédicateur qui aura mêlé à la pure doctrine du christianisme des éléments imparfaits, empruntés, soit pour le fond, soit pour la forme, à la sagesse mondaine, perdra la récompense spéciale promise à l’apôtre, tout en ayant part, mais à grand’peine, au salut.
  6. 19-20. Job, v, 13. Je prendrai : litt. c’est lui (Dieu) qui prend. Et encore, Ps. xciv (93), 11.
  7. 22. Rom. viii, 28.
  8. IV, 1. Les 5 premiers versets de ce chapitre se rattachent à ce qui précède.