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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1668

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Chap. III, 1.
Chap. IV, 6.
ÉPÎTRE AUX ÉPHÉSIENS.

3. Chap. iii, 1-21 : Le salut des Gentils. — Apostolat de Paul pour la révélation de ce mystère (1-13). Prière pour les Éphésiens : que Dieu les affermisse dans la foi ; immensité de l’amour de Jésus-Christ (14-21).

À cause de cela, moi Paul, le prisonnier du Christ pour vous, païens…[1] 2puisque vous avez appris la dispensation de la grâce de Dieu qui m’a été donnée pour vous, 3comment c’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère que je viens d’exposer en peu de mots.[2] 4Vous pouvez, en les lisant, reconnaître l’intelligence que j’ai du mystère du Christ. 5Il n’a pas été manifesté aux hommes dans les âges antérieurs, comme il a été révélé de nos jours par l’Esprit aux saints apôtres et prophètes[3] de Jésus-Christ. 6Ce mystère, c’est que les Gentils sont héritiers avec les Juifs, et membres du même corps et qu’ils participent à la promesse de Dieu en Jésus-Christ par l’Évangile, 7dont je suis devenu ministre selon le don de la grâce de Dieu qui m’a été accordée par son opération toute-puissante. 8C’est à moi, le moindre de tous les saints, qu’a été accordée cette grâce d’annoncer parmi les Gentils la richesse incompréhensible du Christ, 9et de mettre en lumière, aux yeux de tous, l’économie du mystère qui avait été caché depuis le commencement en Dieu, le Créateur de toutes choses, 10afin que les principautés et les puissances dans les cieux connaissent aujourd’hui, à la vue de l’Église, la sagesse infiniment variée de Dieu, 11selon le dessein éternel qu’il a réalisé par Jésus-Christ Notre-Seigneur, 12en qui nous avons, par la foi en lui, la hardiesse de nous approcher de Dieu avec confiance. 13C’est pourquoi je vous prie de ne pas vous laisser décourager à cause des afflictions que j’endure pour vous : elles sont votre gloire. 14À cause de cela, je fléchis le genou devant le Père,[4] 15de qui tire son nom toute famille dans les cieux et sur le terre, 16afin qu’il vous donne, selon les trésors de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit en vue de l’homme intérieur,[5] 17et que le Christ habite dans vos cœurs par la foi, de sorte que, étant enracinés et fondés dans la charité, 18vous deveniez capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, la profondeur et la hauteur, 19même de connaître l’amour du Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. 20À celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de ce que nous demandons et concevons, 21à Lui soit la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles ! Amen !

DEUXIÈME PARTIE [MORALE]

[IV, 1 — VI, 9.]

1. Chap. iv, 1-16.Vivre dignes de leur vocation (1-2) ; spécialement rester unis entre eux dans la foi (3-6). La diversité des dons départis aux fidèles n’est pas un obstacle à cette unité, mais un moyen (7-16).

Je vous prie donc instamment, moi qui suis prisonnier dans le Seigneur, d’avoir une conduite digne de la vocation à laquelle vous avez été appelés, 2en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant mutuellement avec charité, 3vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix. 4Il n’y a qu’un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés par votre vocation à une même espérance. 5Il n’y a qu’un Seigneur, une foi, un baptême, 6un Dieu, Père de tous, qui est au-dessus de tous, qui agit par tous, qui est en tous.

  1. III, 1. Allusion à la première captivité de Paul à Rome ou à Césarée (an 61-63). — Païens : ce mot rappelle à Paul sa grande et sainte mission d’apôtre des Gentils ; s’attachant à cette idée, il interrompt sa phrase, pour la reprendre au vers. 14 par les mêmes mots, à cause de cela.
  2. 3. Gal. i, 12.
  3. 5. Prophètes, ceux du nouveau Testament (iv, 11 ; Act. viii, 1 ; I Cor. xii, 10, 12, 28).
  4. 14. Le Père, la Vulgate actuelle et aussi qq. manuscr. grecs ajoutent de Notre-Seigneur J.-C. Mais au jugement de S. Jérôme et de la plupart des critiques, ces mots n’appartiennent pas au texte primitif. On ne les lit pas dans les meilleurs manuscrits de la Vulgate.
  5. 16. Rom. vii, 23.