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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1673

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Chap. I, 28.
Chap. II, 27.
ÉPÎTRE AUX PHILIPPIENS.

nière digne de l’Évangile du Christ, afin que, soit que je vienne et que je vous voie, soit que je demeure absent, j’entende dire de vous que vous tenez ferme dans un seul et même esprit, combattant d’un même cœur pour la foi de l’Évangile, 28sans vous laisser aucunement intimider par les adversaires : c’est là pour eux un signe de ruine, mais pour vous, de salut, et par la volonté de Dieu.[1] 29Car c’est une grâce qu’il vous a faite, à vous, à l’égard du Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui, 30en soutenant le même combat que vous m’avez vu soutenir, et que, vous le savez, je soutiens encore aujourd’hui.

Si donc il est quelque encouragement dans le Christ, s’il est quelque consolation de charité, s’il est quelque communauté d’esprit, s’il est quelque tendresse et quelque compassion, 2rendez ma joie parfaite : ayez une même pensée, un même amour, une même âme, un même sentiment. 3Ne faites rien par esprit de rivalité ou par vaine gloire ; mais que chacun, en toute humilité, regarde les autres comme au-dessus de soi ; 4chacun ayant égard, non à ses propres intérêts, mais à ceux des autres. 5Ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus : 6bien qu’il fût dans la condition de Dieu, il n’a pas retenu avidement son égalité avec Dieu ;[2] 7mais il s’est anéanti lui-même, en prenant la condition d’esclave, en se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui ; 8il s’est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. 9C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, 10afin qu’au[3] nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers, 11et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Seigneur. 12Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours été obéissants, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent ; 13car c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. 14Agissez en tout sans murmures ni hésitations, 15afin que vous soyez sans reproche, simples, enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu de ce peuple pervers et corrompu, dans le sein duquel vous brillez comme des flambeaux dans le monde, 16étant en possession de la parole de vie ; et ainsi je pourrai me glorifier, au jour du Christ, de n’avoir pas couru en vain, ni travaillé en vain. 17Et même dût mon sang servir de libation dans le sacrifice et dans le service de votre foi, je m’en réjouis et vous en félicite. 18Vous aussi réjouissez-vous-en et m’en félicitez.

3. Chap. ii, 19-30.Nouvelles de Timothée (19-24), et d’Épaphrodite (25-30).

19J’espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée, afin de me sentir moi-même plein de courage en apprenant de vos nouvelles. 20Car je n’ai personne qui me soit tant uni de sentiments, pour prendre sincèrement à cœur ce qui vous concerne ;[4] 21tous, en effet, ont en vue leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ. 22Vous savez[5] qu’il est d’une vertu éprouvée, qu’il s’est dévoué avec moi, comme un enfant avec son père, au service de l’Évangile. 23J’espère donc vous l’envoyer dès que j’apercevrai l’issue de ma situation ; 24et j’espère également du Seigneur que moi-même aussi je pourrai venir bientôt. 25En attendant j’ai cru nécessaire de vous envoyer Épaphrodite mon frère, le compagnon de mes travaux et de mes combats, qui était venu de votre part pour subvenir à mes besoins. 26Car il désirait vous revoir tous, et il était fort en peine de ce que vous aviez appris sa maladie.

27Il a été, en effet, malade à mourir ; mais Dieu a eu pitié de lui et non pas seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n’eusse pas tris-
  1. 28. Par la volonté de Dieu, qui vous donne ce courage. Vulgate, ce qui (les persécutions de vos adversaires) est une cause de perte pour eux, une occasion de salut pour vous (Matth. v, 10).
  2. II, 6. Ce passage célèbre, qui enseigne clairement la préexistence de la personne divine du Christ (comp. Gal. iv, 4 ; Rom. viii, 3 ; II Cor. viii, 9) n’est pas en contradiction avec I Cor. xv, 47-49 où l’expression ἄνθρωπος ἐπουράνιο ; s’applique au Christ, considéré non pas dans sa préexistence, mais dans son état ressuscité et glorieux. Μορφή forme, ne signifie pas essence ou nature, ni non plus l’apparence extérieure rendue par σχῆμα, mais il veut dire : manière d’être, condition. Quant à l’expression οὐχ ἁρπαγμὸν ἠγήστο, cette locution s’entend d’un homme saisissant ou retenant avidement un bien. Ici c’est plutôt le sens de retenir avidement.
  3. 10. Afin de se rattache à je les regarde comme de la balayure (vers. 8).
  4. 20. D’autres avec la Vulgate : Je n’ai personne qui partage comme lui mes sentiments, et qui puisse s’intéresser véritablement, etc.
  5. 22. Vous savez (Vulg., sachez) : Timothée avait accompagné Paul à Philippes (Act. xvi, 1, 3 ; xvii, 14).