Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/255

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et la maison de Héber, le Cinéen. 18Jahel sortit au-devant de Sisara et lui dit : “Entre, mon seigneur, entre chez moi, ne crains point.” Il entra chez elle dans la tente, et elle le cacha sous une couverture. 19Il lui dit : “Donne-moi, je te prie, un peu d’eau à boire, car j’ai soif.” Elle ouvrit l’outre du lait, lui donna à boire et le couvrit. 20Il lui dit : “Tiens-toi à l’entrée de la tente et, si l’on vient l’interroger, en disant : Y a-t-il un homme ici ? tu répondras : Non.” 21Jahel, femme de Héber, saisit un pieu de la tente et, ayant pris en main le marteau, elle s’approcha de lui doucement et lui enfonça dans la tempe le pieu, qui pénétra dans le sol, car il dormait profondément, étant accablé de fatigue ; et il mourut. 22Et voici, comme Barac poursuivait Sisara, Jahel sortit à sa rencontre et lui dit : “Viens, et je te montrerai l’homme que tu cherches.” Il entra chez elle et vit Sisara étendu mort, le pieu dans la tempe. 23En ce jour, Dieu humilia Jabin, roi de Chanaan, devant les enfants d’Israël. 24Et la main des enfants d’Israël s’appesantit de plus en plus sur Jabin, roi de Chanaan, jusqu’à ce qu’ils eussent détruit Jabin, roi de Chanaan.


2. Chap. v, 1-32 : Cantique de Débora.Prologue (v, 1). Debora invite les chefs à glorifier Yahweh (v, 2, 3). Les interventions d’autrefois (v, 4, 5). Détresse d’Israël (v, 6, 7) ; générosité de Débora (v, 8, 9). Son appel (v, 10, 11) ; réponse du peuple (v, 12, 13) ; attitudes diverses des tribus (v, 14-18). La défaite de l’ennemi (v, 19-22), malédiction contre Méroz (v, 23). Jahel bénie pour son dévouement (v, 24-27). Déception de la mère et des femmes de Sisara (v, 28-30). Qu’ainsi périssent les ennemis d’Israël (v, 31). Quarante ans de paix (v, 32).

En ce jour-là, Débora et Barac, fils d’Abinoëm, chantèrent en disant :

2Les chefs se sont mis à la tête en Israël ;
le peuple s’est volontairement offert pour le combat,
bénissez-en Yahweh !
3Écoutez, ô rois : princes, prêtez l’oreille.
C’est moi, c’est moi qui chanterai Yahweh ;
je dirai un cantique à Yahweh, le Dieu d’Israël.
4Yahweh, quand tu sortis de Séïr,
quand tu t’avanças des campagnes d’Edom,
la terre trembla, les cieux mêmes se fondirent,
et les nuées se fondirent en eau.
5Devant Yahweh s’ébranlèrent les montagnes,
ce Sinaï, devant Yahweh, le Dieu d’Israël[1].
6Aux jours de Samgar, fils d’Anath,
aux jours de Jahel, les routes étaient désertes,
et les voyageurs prenaient des sentiers détournés.
7Les campagnes étaient dans l’abandon en Israël,
jusqu’à ce que je me sois levée, moi Débora,
que je me sois levée, une mère en Israël.
8On choisissait des dieux nouveaux ;
alors la guerre était aux portes,
et l’on ne voyait ni bouclier ni lance
chez quarante milliers en Israël !
9Mon cœur s’élance vers les conducteurs d’Israël,
vers ceux du peuple qui se sont offerts : Bénissez Yahweh !
10Vous qui montez de blanches ânesses,
qui vous asseyez sur des tapis,
et vous qui parcourez les chemins, chantez !
11Que de leur voix les archers, près des abreuvoirs,
célèbrent les justices de Yahweh,
les justices envers ses campagnes en Israël !

  1. 4-5. Les montagnes, savoir le Sinaï, litt. ce Sinaï.