Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/281

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7C’était autrefois la coutume en Israël, en cas de rachat et d’échange, pour valider toute affaire, que l’homme ôtât son soulier et le donnât à l’autre cela servait de témoignage en Israël[1]. 8Celui qui avait le droit de rachat dit à Booz : “Acquiers pour ton compte.” Et il ôta son soulier. 9Et Booz dit aux anciens et à tout le peuple : “Vous êtes témoins aujourd’hui que j’ai acquis de la main de Noémi tout ce qui appartenait à Elimélech, et tout ce qui appartenait à Cheljon et à Mahalon, 10et que j’ai acquis en même temps pour femme Ruth la Moabite, femme de Mahalon, pour faire revivre le nom du défunt dans son héritage, afin que le nom du défunt ne soit point retranché d’entre ses frères et de la porte de son lieu[2]. Vous en êtes témoins en ce jour !” 11Tout le peuple qui était à la porte et les anciens dirent : “Nous en sommes témoins. Que Yahweh rende la femme qui entre dans ta maison semblable à Rachel et à Lia, qui toutes les deux ont bâti la maison d’Israël ! Sois fort dans Ephrata, et fais-toi un nom dans Bethléem ! 12Puisse ta maison être semblable à la maison de Pharès, — que Thamar enfanta à Juda, — par la postérité que Yahweh te donnera de cette jeune femme !”

13Booz prit Ruth, et elle fut sa femme, et il alla vers elle. Yahweh donna à Ruth de concevoir, et elle enfanta un fils. 14Les femmes dirent à Noémi : “Béni soit Yahweh, qui ne t’a point laissé manquer aujourd’hui d’un rédempteur ! Que son nom devienne célèbre en Israël ! 15Il restaurera ton âme et sera le soutien de ta vieillesse ! Car ta belle-fille, qui t’aime, l’a enfanté, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils[3].” 16Noémi prit l’enfant, le mit sur son sein, et elle lui servit de nourrice. 17Les voisines lui donnèrent un nom, en disant : “Un fils est né à Noémi !” Et elles l’appelèrent Obed. Ce fut le père d’Isaï, père de David.

5. Chap. iv, 18-22 : Généalogie de David.

18Voici la postérité de Pharès : Pharès engendra Esron[4] ; 19Esron engendra Aram ; Aram engendra Aminadab ; 20Aminadab engendra Nahasson ; Nahasson engendra Salmon ; 21Salmon engendra Booz ; Booz engendra Obed ; 22Obed engendra Isaï : Isaï engendra David.

  1. Cette coutume tire sans doute son origine de ce fait qu’on prenait possession d’un bien fonds en y posant le pied. Oter son soulier et le donner à un autre devint donc le signe naturel de la transmission de la propriété.
  2. La porte de son lieu, de sa ville.
  3. Rédempteur. Le mot employé (gôéi) est le terme technique pour désigner celui qui a un droit de rachat. Mais il semble bien s’appliquer ici à l’enfant dont la présence mettra fin au deuil de Noémi et fera revivre le nom du défunt.
  4. La postérité : cette généalogie renferme 10 noms, 5 pour le séjour en Égypte (430 ans), 5 pour la période comprise entre la sortie d’Égypte et David (476 ans jusqu’à la mort de David). Cet arrangement paraît intentionnel ; plusieurs noms sont certainement omis. Comp. I Paral, ii, 10-12 ; Matth. i, 3-6 ; Luc, iii, 32 sv. Esron : voy. Gen. xlvi, 12.