Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/542

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4. Chap. x, 1-20 : Judith chez Holoferne.Judith se pare de ses plus beaux ornements, prend des provisions et part avec sa servante (x, 1-5). À la porte de la ville, les anciens lui expriment leurs vœux (x, 6-10). Les espions assyriens, ayant reçu ses explications, la conduisent à la tente d’Holoferne (x, 11-16). Admiration des officiers et du prince (x, 17-20).

Lorsqu’elle eut achevé sa prière au Seigneur, Judith se leva du lieu où elle était prosternée contre terre devant le Seigneur. 2Elle appela sa servante et, étant descendue dans sa maison, elle ôta son cilice et se dépouilla des vêtements de son veuvage. 3Elle se lava le corps, s’oignit de la myrrhe la plus fine, disposa sa chevelure, mit le turban sur sa tête, revêtit ses vêtements de fête[1], attacha des sandales à ses pieds, prit ses bracelets, son collier, ses pendants d’oreilles, et ses anneaux, en un mot, se para de tous ses ornements. 4Le Seigneur releva encore son éclat, parce que tout cet ajustement avait son principe, non dans la volupté, mais dans la vertu ; c’est pourquoi le Seigneur augmenta sa beauté de telle sorte qu’elle brillât aux yeux de tous d’un éclat incomparable.[2] 5Puis elle fit porter à sa servante une outre de vin, un vase d’huile, de la farine grillée, des fruits secs, du pain et du fromage, et elle partit.

6Arrivée, elle et sa servante, à la porte de la ville, elle trouva Ozias et les anciens qui l’attendaient. 7En la voyant, ils furent ravis d’admiration pour sa beauté. 8Cependant ils ne lui adressèrent aucune question, et la laissèrent passer, en disant : “Que le Dieu de nos pères te donne sa grâce ; qu’il affermisse par sa puissance tous les desseins qui sont dans ton cœur, afin que Jérusalem soit glorifiée à cause de toi, et que ton nom figure parmi ceux des saints et des justes.” 9Ceux qui étaient présents répondirent tous d’une seule voix : “Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il !”[3] 10Et Judith franchit les portes, elle et sa servante, en priant le Seigneur.[4]

11Comme elle descendait la montagne, au lever du jour, les postes avancés des Assyriens la rencontrèrent et l’arrêtèrent, en disant : “D’où viens-tu, et où vas-tu ?” 12Elle répondit : “Je suis une fille des Hébreux, et je me suis enfuie du milieu d’eux, ayant reconnu qu’ils vous seront livrés en proie, parce qu’ils vous ont méprisés et qu’ils n’ont pas voulu se rendre à vous volontairement, pour trouver grâce devant vous. 13C’est pourquoi j’ai dit en moi-même : Je me présenterai devant le prince Holoferne, pour lui découvrir leurs secrets et lui indiquer un accès par où il pourra les prendre sans perdre un seul homme de son armée.” 14Lorsque ces hommes eurent entendu ses paroles, ils considérèrent son visage, et la surprise était dans leurs yeux, tant ils admiraient sa grande beauté : 15“Tu as sauvé ta vie, lui dirent-ils, en prenant cette résolution de descendre vers notre seigneur.[5] 16Tu peux être assurée que, lorsque tu paraîtras devant lui, il te traitera bien et que tu seras très agréable à son cœur. “Puis, l’ayant conduite à la tente d’Holoferne, ils l’annoncèrent.[6]

17Dès qu’elle fut entrée en sa présence, Holoferne fut aussitôt pris par les yeux. 18Ses officiers lui dirent : “Qui donc pourrait mépriser le peuple des Hébreux qui a de si belles femmes ? Ne méritent-elles pas bien que, pour les posséder, nous lui fassions la guerre ?” 19Judith vit Holoferne assis sous son pavillon, dont le tissu de pourpre et d’or était orné d’émeraudes et de pierres précieuses. 20Ayant arrêté les yeux sur son visage, elle l’adora en se prosternant jusqu’à terre. Aussitôt, sur l’ordre de leur maître, les serviteurs d’Holoferne la relevèrent.

  1. X, 3. Revêtit ses vêtements de fête, qu’elle portait, ajoutent les LXX, durant la vie de Manassès, son mari.”
  2. 4. Ce verset manque dans les LXX.
  3. 9. Les LXX ajoutent : “Elle se prosterna devant Dieu et leur dit : Donnez ordre que l'on m’ouvre la porte de la ville ; et je sortirai pour acccmplir le dessein dont nous nous sommes entretenus. Ils donnèrent ordre aux jeunes gens de lui ouvrir la porte comme elle avait demandé.”
  4. 10. Les LXX ont de plus : “Les hommes de la ville la suivirent du regard jusqu’à ce qu’elle eût descendu la montagne et qu’elle eût traversé la vallée. Apres quoi ils ne la virent plus.”
  5. 15. Les LXX ajoutent : “Va donc à sa tente, quelques-uns de nous t’accompagneront jusqu’à ce qu’ils t’aient remise entre ses mains.”
  6. 16 sv. Après les paroles des Assyriens, les LXX ajoutent : “Ils choisirent d’entre eux cent hommes, et ils escortèrent Judith et sa suivante. Et ils les conduisirent à la tente d’Holoferne. Il se forma alors un grand concours dans le camp ; car son arrivée avait été annoncée a haute voix dans les tentes ; et on vint de tous côtés autour d’elle, tandis qu’elle était arrêtée hors de la tente d’Holoferne, jusqu’à ce qu’on la lui eut annoncée. Ils admiraient sa beauté, et par elle ils jugeaient des enfants d’Israël, et se disaient l’un a l’autre : Qui est-ce qui méprisera ce peuple qui a chez soi de telles femmes ? Car il n’est pas avantageux de laisser subsister un seul homme d’entre eux, puisque, si on les laissait échapper, ils seraient capables de séduire toute la terre.”