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toutes les provinces du roi, pour qu’on détruisit, qu’on égorgeât et qu’on fît périr tous les Juifs, jeunes et vieux, petits enfants et femmes, en un seul jour, le treizième du douzième mois, qui est le mois d’Adar, et qu’on pillât leurs biens.

Voir le texte de l’édit, fragment IV, chapitre 13, 1-7.

14Une copie[1] de l’édit, qui devait être publié comme loi dans chaque province, fut adressée ouverte à tous les peuples, afin qu’ils fussent prêts pour ce jour-là. 15Les courriers partirent en toute hâte, d’après l’ordre du roi. L’édit fut aussi publié dans Suse la capitale ; et, tandis que le roi et Aman étaient assis à boire, l’agitation régnait dans la ville de Suse.


4. Chap. iv, 1-17 : Deuil de Mardochée, résolution d’Esther.Deuil de Mardochée et des Juifs (iv, 1-3). Esther s’informe du sujet de ce deuil (iv, 4-6) ; Mardochée le lui fait dire, la somme d’intervenir auprès du roi (iv, 7-9) et a raison de ses hésitations (iv, 10-14). Détermination d’Esther (iv, 15-17).

Mardochée, ayant appris tout ce qui se passait, déchira ses vêtements, se revêtit d’un sac et se couvrit la tête de cendre ; puis il alla au milieu de la ville en poussant avec force des gémissements amers. 2Et il se rendit jusque devant la porte du roi ; car nulle personne revêtue d’un sac n’avait le droit de franchir la porte du roi. 3Dans chaque province, partout où arrivaient l’ordre du roi et son édit, il y eut un grand deuil parmi les Juifs ; ils jeûnaient, pleuraient et se lamentaient, et le sac et la cendre servaient de couche à beaucoup d’entre eux.

4Les servantes d’Esther et ses eunuques vinrent lui apporter cette nouvelle, et la reine fut très effrayée. Elle envoya des vêtements à Mardochée pour s’en revêtir, afin qu’il ôtât son sac ; mais il ne les accepta pas. 5Alors Esther, ayant appelé Athach, l’un des eunuques que le roi avait placés auprès d’elle, le chargea d’aller demander à Mardochée ce que c’était et d’où venait son deuil. 6Athach se rendit auprès de Mardochée, qui se tenait sur la place de la ville, devant la porte du roi ; 7et Mardochée lui fit connaître tout ce qui lui était arrivé, et la somme d’argent qu’Aman avait promis de peser pour le trésor du roi en retour du massacre des Juifs. 8Il lui remit aussi une copie de l’édit publié dans Suse en vue de leur extermination, afin qu’il le montrât à Esther, lui apprît tout, et lui commandât de se rendre chez le roi afin de le supplier et de lui demander grâce pour son peuple.


Voir l’exhortation de Mardochée à Esther, fragment VI, ch. 15, 1-3

9Athach vint rapporter à Esther les paroles de Mardochée.

10Esther donna l’ordre à Athach d’aller dire à Mardochée : 11“Tous les serviteurs du roi et le peuple de ses provinces savent que si quelqu’un, homme ou femme, pénètre chez le roi, dans la cour intérieure, sans avoir été appelé, l’unique loi qu’on lui applique porte peine de mort ; à moins que le roi, lui tendant son sceptre d’or, ne lui donne la vie. Et moi, je n’ai pas été appelée à aller auprès du roi depuis trente jours.”

12Quand les paroles d’Esther eurent été rapportées à Mardochée, 13celui-ci lui fit répondre : “Ne t’imagine pas en toi-même que tu échapperas seule d’entre tous les Juifs, parce que tu es dans la maison du roi. 14Car, si tu te tais maintenant, il surgira d’ailleurs un secours et une délivrance pour les Juifs, et toi et la maison de ton père, vous périrez. Et qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la dignité royale ?”

15Esther fit répondre à Mardochée : 16“Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez[2] pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes, puis j’entrerai chez le roi, malgré la loi ; et si je dois mourir, je mourrai.”

17Mardochée s’en alla, et il fit tout ce qu’Esther lui avait ordonné.

Voir la prière de Mardochée et d’esther, fragment V, ch. 13, 8-18 puis ch. 14, 1-19
  1. 14. Une copie… : Les lettres adressées aux gouverneurs renfermaient une copie de l’édit destinée au public, afin que tous pussent la lire et être prêts pour le 13 adar. Vulgate : La substance de ces lettres était celle-ci, savoir : que toutes les provinces sussent, et qu’elles se tinssent prêtes pour le jour indiqué.
  2. IV, 16. Et jeûnez (hébr. et LXX ; Vulg., et priez) pour moi, pour que Dieu bénisse ma démarche auprès du roi.