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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/569

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3Simon, appelé Thasi ; 4Judas, surnommé Machabée ; 5Eléazar, surnommé Abaron, et Jonathas, surnommé Apphus. 6Voyant les outrages qui se commettaient en Juda et en Jérusalem, 7Mathathias dit : « Hélas ! pourquoi suis-je né pour voir la ruine de mon peuple et la ruine de la ville sainte, et rester là oisif pendant qu’elle est livrée aux mains des ennemis, 8et que son sanctuaire est au pouvoir des étrangers ? Son temple est devenu comme la demeure d’un homme infâme ;[1]

9les objets précieux qui faisaient sa gloire, on les a emportés comme un butin ; ses petits enfants ont été massacrés dans ses rues ; l’épée de l’ennemi a abattu ses jeunes hommes. 10Quel peuple n’a pas hérité de son royaume, et n’a pas eu sa part de ses dépouilles ? 11On lui a enlevé toute sa parure ; de libre, elle est devenue esclave. 12Tout ce que nous avions de saint, de beau et de glorieux est ravagé, profané par les nations. 13Pourquoi donc vivrions-nous encore ? » 14Alors Mathathias et ses fils déchirèrent leurs vêtements, se couvrirent de sacs et menèrent grand deuil.

5. Chap. 11, 15-26 : L’autel de Modin.Les officiers royaux demandent à Mathathias de donner l’exemple de l’apostasie, sa réponse (ii, 15-22). Il tue un Juif qui s’approche pour sacrifier et démolit l’autel (ii, 23-26).

15Les officiers du roi chargés de contraindre à l’apostasie vinrent à Modin pour organiser des sacrifices.[2] 16Un grand nombre d’Israélites se joignirent à eux ; Mathathias et ses fils se réunirent aussi de leur côté. 17Les envoyés d’Antiochus, s’adressant à Mathathias, lui dirent : « Tu es le premier dans cette ville, le plus grand par la considération et l’influence, et entouré de fils et de frères. 18Approche donc le premier et exécute le commandement du roi, comme ont fait toutes les nations, les hommes de Juda et ceux qui sont restés dans Jérusalem, et tu seras, toi et les tiens, parmi les amis du roi ; toi et tes fils, vous aurez des ornements d’or et d’argent et des présents nombreux. » 19Mathathias répondit et dit à haute voix : « Quand toutes les nations qui font partie du royaume d’Antiochus lui obéiraient, chacune abandonnant le culte de ses pères, et se soumettraient volontiers à ses ordres, 20moi, mes fils et mes frères, nous suivrons l’alliance de nos pères. 21Que Dieu nous garde d’abandonner la loi et ses préceptes ! 22Nous n’obéirons pas aux ordres du roi pour nous écarter de notre culte, soit à droite soit à gauche. » 23Dès qu’il eut achevé ce discours, un Juif s’avança aux yeux de tous pour sacrifier, selon l’ordre du roi, sur l’autel élevé à Modin. 24À cette vue, Mathathias fut indigné et ses reins s’émurent ; il laissa monter sa colère selon la loi et, se précipitant, il tua cet homme sur l’autel. 25Il tua en même temps l’officier du roi qui forçait à sacrifier, et renversa l’autel. 26C’est ainsi qu’il fut transporté de zèle pour la loi, à l’exemple de Phinées, qui tua Zambri, fils de Salum.

6. Chap. ii, 27-48 : La guerre Sainte.Dans le désert, à la suite de Mathathias (ii, 27-30). La défaite, conséquence de la fidélité au repos du sabbat (ii, (31-38) ; décision prise par Mathathias (ii, 39-41). Concours des Assidéens ; débuts de la guerre (ii, 42-48).

27Alors Mathathias parcourut la ville en criant à haute voix : « Quiconque a le zèle de la loi et maintient l’alliance, qu’il sorte de la ville et me suive ! » 28Et il s’enfuit, lui et ses fils, dans la montagne, abandonnant tout ce qu’ils possédaient dans la ville. 29Un grand nombre de Juifs qui cherchaient la justice et la loi, descendirent alors dans le désert, 30pour y demeurer, eux, leurs enfants et leurs femmes, ainsi que leurs bestiaux, parce que les maux qui les accablaient étaient à leur comble. 31On annonça aux officiers du roi et aux troupes qui étaient à Jérusalem, dans la cité de David, que des hommes qui avaient transgressé l’ordre du roi étaient descendus au désert, dans des retraites cachées. 32Aussitôt un grand nombre de soldats se mirent à leur poursuite. Lorsqu’ils les eurent atteints, ils campèrent vis-à-vis d’eux et se disposèrent à les attaquer le jour du sabbat. 33Ils leur dirent : « C’est assez d’avoir résisté jusqu’ici. Sortez et exécutez l’ordre du roi, et vous vivrez ! » 34Les Juifs répondirent : « Nous ne sortirons point et nous n’obéirons point à l’ordre du roi ; ce serait violer le jour du sabbat[3]. »

  1. 8. La demeure d’un homme infâme. Il est probable que le texte hébreu portait : Sa maison est devenue comme (la maison d’) un homme infâme, beîlhah ke’isch nibzéh ; le grec et la Vulg., sans tenir compte de l’ellipse, ont mis le nominatif : comme un infâme.
  2. 15. La Vulg. paraphrase ce verset plutôt qu’elle ne le traduit.
  3. 34. Ce serait violer (litt., de manière à violer) se rapporte aux deux verbes qui précèdent, sortir et obéir. Sans doute le texte hébreu, mal traduit en grec, signifiait : Et nous ne violerons pas le jour du sabbat, en combattant pour nous défendre. Comp. vers. 41.