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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/599

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aucune assemblée dans le pays, de porter robe de pourpre ou agrafe d’or. 45Quiconque agira contrairement à ce décret ou en violera quelque article, encourra un châtiment.

46« Il a paru bon au peuple d’investir Simon du pouvoir d’agir selon ce décret. 47Simon accepta ; il voulut bien remplir les fonctions de grand prêtre, de chef des armées et d’ethnarque des Juifs et des prêtres, et exercer le commandement suprême. »[1]

48On décida de graver ce document sur des tables d’airain, et de les placer dans la galerie du temple, en un lieu apparent, 49et d’en déposer une copie dans la chambre du trésor, pour servir à Simon et à ses fils.


8. Chap. xv, 1-14 : Antiochus Sidétés recherche l’alliance de Simon contre Tryphon.Lettre d’Antiochus à Simon (xv, 1-9). Antiochus en Asie ; lutte avec Tryphon, siège de Dora (xv, 10-14).

Le roi Antiochus[2], fils de Démétrius, envoya des îles de la mer une lettre à Simon, grand prêtre et ethnarque des Juifs, et à toute la nation ; 2elle était ainsi conçue :

« Le roi Antiochus, à Simon, grand prêtre et ethnarque, et à la nation des Juifs, salut ! 3Puisque des misérables se sont emparés du royaume de nos pères, que je veux le revendiquer afin de le rétablir tel qu’il était auparavant, et que j’ai rassemblé des troupes nombreuses et équipé beaucoup de vaisseaux de guerre ; 4ayant l’intention de débarquer dans le pays, pour tirer vengeance de ceux qui ont ruiné notre pays et qui ont dévasté un grand nombre de villes de ce royaume, 5je te confirme toutes les remises de tributs que t’ont accordées les rois mes prédécesseurs, et toutes les autres remises qu’ils t’ont concédées. 6Je te permets de frapper monnaie à ton empreinte pour ton pays. 7Que Jérusalem et le temple soient libres ; que toutes les armes que tu as fabriquées et les forteresses que tu as bâties et que tu occupes te demeurent. 8Que toute chose due ou à devoir au trésor royal te soit remise dès à présent et pour toujours. 9Lorsque nous serons rentrés en possession de notre royaume, nous t’honorerons magnifiquement, toi, ta nation et le sanctuaire, de telle sorte que votre gloire brillera dans tout l’univers. »

10L’an cent soixante-quatorze, Antiochus se mit en marche vers le pays de ses pères, et toutes les troupes vinrent se ranger auprès de lui, de sorte que peu d’hommes demeurèrent à Tryphon. 11Le roi Antiochus se mit à sa poursuite, et Tryphon vint en fuyant à Dora, sur la mer. 12Car il voyait que des maux s’amassaient sur lui et que son armée l’abandonnait. 13Antiochus vint camper devant Dora avec cent vingt mille combattants et huit mille cavaliers. 14Il investit la ville et, comme des navires s’approchèrent du côté de la mer, il la pressa et par terre et par mer, ne laissant personne y entrer ou en sortir.

9. Chap. xv, 15-24 : Lettres des Romains en faveur des Juifs.Retour des envoyés de Simon (xv, 15). Lettre à Ptolémée (xv, 15-21). Peuples auxquels pareille lettre fut adressée (xv, 22-24).

15Cependant arrivèrent de la ville de Rome Numénius et ceux qui l’avaient accompagné, avec des lettres adressées aux rois et aux pays ; en voici la teneur :[3]

16« Lucius, consul des Romains, au roi Ptolémée, salut ! 17Les ambassadeurs des Juifs se sont rendus auprès de nous comme nos amis et nos alliés, pour renouveler l’ancienne amitié et alliance, ayant été envoyés par le grand prêtre Simon et par le peuple juif. 18Ils ont apporté un bouclier d’or de mille mines.[4] 19C’est pourquoi il nous a semblé bon d’écrire aux rois et aux pays de ne pas leur causer de dommage, de n’attaquer ni eux, ni leurs villes, ni leur pays, et de ne pas prêter assistance à ceux qui leur feraient la guerre. 20Il nous a semblé bon de recevoir d’eux le bouclier. 21Si donc des hommes pervers se sont enfuis de leur pays dans le vôtre, livrez-les au grand prêtre Simon pour qu’il les châtie selon leur loi. »

22La même lettre fut adressée au roi Démétrius, à Attale, à Ariarathe et à Arsace, 23ainsi qu’à tous les pays : à Lampsaque, aux Spartiates, à Délos, à Mynde, à Sicyone, à la Carie, à Samos, à la Pamphylie, à la Lycie, à Halicarnasse, à Rhodes, à Phasélis, à Cos, à Side, à Aradus, à Gortyne, à Cnide, à Chypre et à Cyrène.

  1. 46, 47. Des traducteurs détachent ces deux versets du décret et le rattachent au récit : Simon accepta tout ce qu’on lui proposait.
  2. XV, 1. Antiochus VII Sidétés (du nom de la ville de Sidé, en Pamphylie. où il avait été élevé) était le second fils de Démétrius I et le frère de Démétrius II. Celui-ci étant prisonnier des Parthes, Cléopâtre, fille de Ptolémée, qui, après avoir épousé Alexandre, était devenue la femme de Démétrius II (et la belle-sœur d’Antiochus), puis avait été répudiée par lui, avait excité Antiochus à faire valoir ses droits ; elle l’épousa ensuite du vivant de Déméirius II. C’est de Khodes qu’Antiochus écrit à Simon.
  3. xv, 15-24. Ces documents interrompent le récit de la lutte entre Antiochus et Tryphon.
  4. 18. Cf. xiv, 24.