Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/640

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7. Chap. xii, 1 — xiv, 22 : Réponse de Job.Le juste est la risée de ses amis (xii, 1-6). Que Dieu soit tout-puissant, toutes ses créatures le savent (xii, 7-12) ; l’homme le reconnaît aux prodiges dont il est témoin (xii, 13-25). Job n’ignore rien de tout cela (xiii, 1, 2). Mauvais défenseurs de Dieu, ses amis en porteront la peine (xiii, 3-12). Pour qu’il puisse plaider sa cause, que Dieu le délivre de ses tourments (xiii, 13-22) ! Avant tout, qu’il lui découvre son péché (xiii, 23-28). La vie de l’homme est courte et malheureuse : pourquoi ajouter à sa détresse (xiv, 1-6) ? Si l’homme mort pouvait revivre comme l’arbre (xiv, 7-12) ! Si le séjour des morts était un asile temporaire pour le temps de la colère (xiv, 13-22) !

Alors Job prit la parole et dit :

2Vraiment vous êtes aussi sages que tout un peuple, et avec vous mourra la sagesse ! 3Moi aussi, j’ai de l’intelligence comme vous, je ne vous le cède en rien, et qui ne sait les choses que vous dites ?[1] 4Je suis la risée de mes amis, moi qui invoquais Dieu et à qui Dieu répondait ; leur risée, moi le juste, l’innocent !…[2] 5Honte au malheur ! C’est la devise des heureux ; le mépris attend celui dont le pied chancelle. 6La paix cependant règne sous la tente des brigands, la sécurité pour ceux qui provoquent Dieu, et qui n’ont d’autre dieu que leur bras.[3]

7Mais, de grâce, interroge les bêtes, et elles t’instruiront, les oiseaux du ciel, et ils te l’apprendront ; 8ou bien parle à la terre, et elle t’enseignera ; les poissons même de la mer te le raconteront. 9Qui ne sait, parmi tous ces êtres, que la main de Yahweh a fait ces choses, 10qu’il tient dans sa main l’âme de tout ce qui vit, et le souffle de tous les humains ?[4] 11L’oreille ne discerne-t-elle pas les paroles, comme le palais savoure les aliments ? 12Aux cheveux blancs appartient la sagesse, la prudence est le fruit des longs jours.

13En Dieu résident la sagesse et la puissance, à lui le conseil et l’intelligence. 14Voici qu’il renverse et l’on ne rebâtit pas ; il ferme la porte sur l’homme, et on ne lui ouvre pas. 15Voici qu’il arrête les eaux, elles tarissent ; il les lâche, elles bouleversent la terre. 16A lui la force et la prudence, à lui celui qui est égaré et celui qui égare. 17Il emmène captifs les conseillers des peuples, et il ôte le sens aux juges. 18Il délie la ceinture des rois, et ceint leurs reins d’une corde. 19Il traîne les prêtres en captivité, et renverse les puissants. 20Il ôte la parole aux hommes les plus habiles, et il enlève le jugement aux vieillards. 21Il verse le mépris sur les nobles, et il relâche la ceinture des forts. 22Il met à découvert les choses cachées dans les ténèbres, et produit à la lumière l’ombre de la mort.

  1. XII, 3. Les LXX n’ont pas les deux derniers stiques de ce vers. — Et qui ne sait les choses que vous dites ? M. à m. Et avec qui n’y a-t il pas comme ces choses ?
  2. 4. Les LXX n’ont pas les deux premiers stiques. 5. Vulg., c’est une lampe méprisée dans la pensée des riches, mais toute prête pour le temps marqué.
  3. 6. Et qui n’ont d’autre dieu que leur bras. M. à m. Et qui amènent Dieu dans leur bras. Peut-être : dont l’épée est le dieu.
  4. 10. Le souffle de tous les humains, m. à m. le souffle de toute choir d’homme.