Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/671

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41Qui prépare au corbeau sa pâture, quand ses petits crient vers Dieu, qu’ils errent çà et là, sans nourriture ?


Connais-tu le temps où les chèvres sauvages font leurs petits ? As-tu observé les biches quand elles mettent bas ? 2As-tu compté les mois de leur portée, et connais-tu l’époque de leur délivrance ? 3Elles se mettent à genoux, déposent leurs petits, et sont quittes de leurs douleurs. 4Leurs faons se fortifient et grandissent dans les champs ; ils s’en vont, et ne reviennent plus.

5Qui a lâché l’onagre en liberté, qui a brisé les liens de l’âne sauvage, 6à qui j’ai donné le désert pour maison, pour demeure la plaine salée ? 7Il méprise le tumulte des villes, il n’entend pas les cris d’un maître. 8Il parcourt les montagnes pour trouver sa pâture, il y poursuit les moindres traces de verdure.

9Le buffle voudra-t-il te servir, ou bien passera-t-il la nuit dans son étable ? 10L’attacheras-tu avec une corde au sillon, ou bien hersera-t-il derrière toi dans les vallées ? 11Te fieras-tu à lui parce qu’il est très fort, lui laisseras-tu faire tes travaux ? 12Compteras-tu sur lui pour rentrer ta moisson, pour recueillir le blé dans ton aire ?

13L’aile de l’autruche bat joyeusement ; elle n’a ni l’aile pieuse ni le plumage de la cigogne.[1] 14Elle abandonne ses œufs à la terre, et les laisse chauffer sur le sable. 15Elle oublie que le pied peut les fouler, la bête des champs les écraser. 16Elle est dure pour ses petits, comme s’ils n’étaient pas siens ; que son travail soit vain, elle ne s’en inquiète pas. 17Car Dieu lui a refusé la sagesse, et ne lui a pas départi l’intelligence. 18Mais quand elle se bat les flancs et prend son essor, elle se rit du cheval et du cavalier.

19Est-ce toi qui donnes au cheval la vigueur, qui revêts son cou d’une crinière flottante, 20qui le fais bondir comme la sauterelle ? Son fier hennissement répand la terreur. 21Il creuse du pied la terre, il est fier de sa force, il s’élance au-devant du combat. 22Il se rit de la peur ; rien ne l’effraie ; il ne recule pas devant l’épée. 23Sur lui résonne le carquois, la lance étincelante et le javelot. 24Il frémit, il s’agite, il dévore le sol ; il ne se contient plus quand la trompette sonne. 25Au bruit de la trompette, il dit : “Allons !” De loin il flaire la bataille, la voix tonnante des chefs et les cris des guerriers.

  1. XXXIX, 13. Elle n’a ni l’aile etc. Texte très diversement interprété.