Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/877

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6J’ouvre à mon bien-aimé ;
mais mon bien-aimé avait disparu, il avait fui.
J’étais hors de moi[1] quand il me parlait.
Je l’ai cherché, et ne l’ai pas trouvé ;
je l’ai appelé, il ne m’a pas répondu.
7Les gardes m’ont rencontrée,
ceux qui font la ronde dans la ville ;
ils m’ont frappée, ils m’ont meurtrie ;
Ils m’ont enlevé mon manteau,[2]
ceux qui gardent la muraille.
8Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
si vous trouvez mon bien-aimé,
que lui direz-vous ?…
Que je suis malade d’amour !


LE CHŒUR.

9Qu’a donc ton bien-aimé de plus qu’un autre bien-aimé,
ô la plus belle des femmes ?
Qu’a donc ton bien-aimé de plus qu’un autre bien-aimé,
pour que tu nous conjures de la sorte ?


L’ÉPOUSE.

10Mon bien-aimé est frais et vermeil ;
il se distingue entre dix mille.
11Sa tête est de l’or pur,
ses boucles de cheveux, flexibles comme des palmes,
sont noires comme le corbeau.
12Ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux,
se baignant dans le lait,
posées sur les rives.
13Ses joues sont comme des parterres de baumiers[3],
des carrés de plantes odorantes ;
ses lèvres sont des lis,
d’où découle la myrrhe la plus pure.
14Ses mains sont des cylindres d’or,
émaillés de pierres de Tharsis ;
son sein est un chef-d’œuvre d’ivoire,
couvert de saphirs.
15Ses jambes sont des colonnes d’albâtre,
posées sur des bases d’or pur.
Son aspect est celui du Liban,
élégant comme le cèdre.
16Son palais n’est que douceur,
et toute sa personne n’est que charme.
Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami,
filles de Jérusalem.



LE CHŒUR.

Où est allé ton bien-aimé,
ô la plus belle des femmes ?
De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné,
pour que nous le cherchions avec toi ?[4]


L’ÉPOUSE.

2Mon bien-aimé est descendu dans son jardin,
aux parterres de baumiers,
pour faire paître[5] son troupeau dans les jardins,
et pour cueillir des lis.
3Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ;
il fait paître son troupeau parmi les lis.

  1. 6. J’étais hors de moi ; m. à m., mon âme était sortie.
  2. 7. Mon manteau, ou mon voile.
  3. 13. Des parterres de baumiers, des carrés de plantes odorantes. LXX des vases de parfums, produisant des onguents. Vulg. des parterres d’aromates, plantés par des parfumeurs.
  4. VI, 1 de l’hébreu est rattaché à v (vers. 17) dans la Vulg., en sorte que, dans tout le chap. vi, la Vulg. est en retard d’un vers, sur l’hébreu.
  5. 2. Pour faire paître. Vulg. pour être nourri.