10Ne ris pas avec lui, de peur que tu n’aies à t’affliger avec lui,
et qu’à la fin tu ne grinces des dents.
11Ne lui donne pas toute liberté dans sa jeunesse,
et ne ferme pas les yeux sur ses folies.[1]
12 [Fais plier sa tête pendant sa jeunesse,]
et meurtris-lui les flancs pendant qu’il est enfant,
de peur qu’il ne devienne opiniâtre et ne t’obéisse plus,
[et que tu n’aies la douleur au cœur.]
13Corrige ton fils, et fais-le travailler,
de peur qu’il ne trébuche par ta honteuse faiblesse.[2]
14Mieux vaut un pauvre sain et vigoureux,
qu’un riche flagellé dans son corps par la maladie.[3]
15La santé[4] et la bonne complexion valent mieux que tout l’or,
et un corps vigoureux est préférable à une immense fortune.
16Il n’y a pas de richesse préférable à la santé du corps,
et il n’y a pas de joie meilleure que la joie du cœur.[5]
17Mieux vaut la mort qu’une vie d’amertume,
et l’éternel repos qu’une souffrance continuelle.
18Des biens répandus sur une bouche fermée
sont comme les offrandes d’aliments placés sur une tombe.[6]
19Que sert l’offrande à une idole ?
Elle ne la mangera pas et n’en sentira pas l’odeur :
20ainsi en est-il de l’homme que Dieu poursuit par la maladie :
Il voit de ses yeux, et il soupire,
comme soupire un eunuque qui tient une vierge dans ses bras.[7]
21N’abandonne pas ton âme à la tristesse,
et ne te tourmente pas par tes réflexions.
22La joie au cœur est la vie de l’homme,
et l’allégresse de l’homme est pour lui longueur de jours.[8]
23Aime ton âme et console ton cœur,
et chasse loin de toi la tristesse ;
le chagrin en a tué beaucoup,
et il n’y a pas en lui de profit.[9]
24L’emportement et la colère abrègent les jours,
et les soucis amènent la vieillesse avant le temps.
25Le cœur généreux et bon prend soin
des mets qui forment sa nourriture.[10]
- ↑ 11. Avec ce vers commence un fragment hébreu qui va jusqu’à xxxiii, 3.
- ↑ 13. 2e membre. Vulg., de peur que tu ne sois déshonoré par sa vie honteuse. — Hébr., corrige ton fils et rends son joug pesant, de peur que, dans sa folie, il ne s’élève contre toi.
- ↑ 14. Avant ce vers, plusieurs manuscrits grecs portent : De la santé.
- ↑ 15. La santé etc. La Vulg., entend ce 1er membre dans un sens moral : la santé de l’âme, dans la sainteté et la justice, vaut mieux que tout l’or et tout l’argent. Héb., 2e membre, et un esprit joyeux est préférable aux perles.
- ↑ 16. Avant ce vers., des manuscrits grecs portent : Sur les aliments.
- ↑ 18. Sur une tombe ; Hébr., devant une idole.
- ↑ 20. La Vulg. ajoute après le 1er membre : et qui porte la peine de son iniquité. — Hébr., 1er membre : de même celui qui a des richesses et n’en retire pas de profit.
- ↑ 22. Après le 1er membre, la Vulg. (23) ajoute : et un trésor inépuisable de sainteté.
- ↑ 23. Vulg. (24), 1er et 2e membres : Aie pitié de ton âme, et rends toi constamment agréable à Dieu, recueille ton cœur dans sa sainteté, et chasse loin de toi la tristesse.
Dans l’ancien manuscrit grec qui a servi de type à tous les autres, il s’est produit après le vers. 24, un déplacement de quelques feuillets qui trouble l’arrangement primitif du livre. Ainsi la section comprenant chap. xxx, 25 — xxxiii, 13, qui ne devait venir qu’après xxxvi, 16a, vient immédiatement après chap. xxx, 24. Nous nous conformons à l’ordre suivi par les traducteurs latin, syriaque et arabe, et aussi par les fragments hébreux, qui ont conservé la disposition primitive. - ↑ 25. (Grec xxxiii, 13). On pourrait aussi traduire : Un cœur libéral, que les bons mets réjouissent, apporte du soin à ses aliments. Vulg. (27), un cœur noble et bon se montre tel dans les festins, car ces festins sont préparés avec soin. — Hébr., la joie du cœur tient lieu de mets, et la nourriture lui profite.