Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/973

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25Les biens ont été créés pour les bons dès l’origine,
et, de même, les maux pour les méchants.[1]
26Ce qui est de première nécessité pour la vie de l’homme,
c’est l’eau, le feu, le fer et le sel,
la farine de froment, le miel et le lait,
le sang de la grappe, l’huile et le vêtement.
27Toutes ces choses sont des biens pour les hommes pieux,
mais se changent en maux pour les pécheurs.

28Il y a des vents qui ont été créés pour la vengeance,
et, dans leur fureur, ils déchaînent leurs fléaux.
Au jour de la destruction, ils déploieront leur puissance,
et apaiseront le courroux de Celui qui les a faits.
29Feu et grêle, famine et peste,
toutes ces choses ont été créées pour le châtiment ;
30ainsi que la dent des bêtes féroces, les scorpions et les vipères,
et le glaive exterminateur funeste aux impies.[2]
31Ces créatures se réjouissent du commandement du Seigneur,
elles se tiennent prêtes sur la terre pour le besoin,
et, aux temps marqués, elles ne désobéissent pas à ses ordres.

32C’est pourquoi j’ai été dès le début ferme dans mes pensées,
et, après avoir médité, je les ai mises par écrit :
33Toutes les œuvres du Seigneur sont bonnes,
et il pourvoit à tout besoin en son temps.
34Il n’y a pas lieu de dire : “Ceci est plus mauvais que cela,”
car toute chose en son temps sera reconnue bonne.
35Et maintenant chantez de tout cœur et de bouche,
et bénissez le nom du Seigneur.



18. Chap. xl, 1-10 : Misères de la vie humaine.De la naissance à la mort (xl, 1, 2), toutes sortes de misères pèsent sur l’homme le jour et la nuit (xl, 3-7) ; les pécheurs sont particulièrement atteints (xl, 8-11).


À tout homme a été imposée une grande misère,
et un joug pesant est sur les enfants des hommes,
depuis le jour où ils sortent du sein de leur mère,
jusqu’au jour de leur sépulture dans le sein de la mère commune.[3]
2Ce qui trouble leurs pensées et fait craindre leurs cœurs,
c’est la pensée de leur attente, c’est la crainte de la mort.[4]

3Depuis l’homme qui siège sur un trône, dans la gloire,
jusqu’au malheureux assis par terre et sur la cendre ;
4depuis celui qui porte la pourpre et la couronne,
jusqu’au misérable, couvert d’une toile grossière,[5]
5la colère, l’envie, le trouble, l’agitation,
la crainte de la mort, l’aigreur et les querelles sont le partage de tous ;
et, dans le temps où chacun repose sur sa couche,
le sommeil de la nuit bouleverse ses idées.
6Il repose un instant, si peu que rien,
et aussitôt des rêves l’agitent ;
il lui semble être en sentinelle pendant le jour,[6]
il est effrayé par la vision de son esprit,
comme un homme qui fuit devant le combat.
7Au moment de la délivrance, il s’éveille,
et s’étonne de sa vaine frayeur.

  1. 25. Les maux ; Vulg. (30) et Hébr., le bien et le mal.
  2. 30. L’hébreu fait des deux membres de ce vers, le début d’une phrase indépendante et ajoute Toutes ces choses ont été créées pour leur destination. Suit, comme membre parallèle, le 2e membre du vers. 31 du grec, avec dans son trésor au lieu de sur la terre.
  3. XL, 1. Hébr., Dieu a départi à l’homme une grande misère etc.
  4. 2. Verset très obscur dans le grec et le latin, et qui ne figure pas dans l’hébreu.
  5. 4. Hébr., Ier membre, depuis celui qui est revêtu de la tiare et du diadème.
  6. 6. Et aussitôt des rêves l’agitent, il lui semble être en sentinelle pendant le jour, ou plus simplement (mais sans beaucoup plus de clarté), et aussitôt il est dans les rêves, comme en un jour d’observation. Ainsi la Vulg. : le manuscrit hébreu est mutilé à cet endroit.