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Page:La Sainte Bible de l’Ancien Testament d’après les Septante et du Nouveau Testament d’après le texte grec par P. Giguet - tomes 1 à 4, 1872.djvu/1412

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3. Périsse le jour où je suis né et cette nuit où l’on s’écria : C’est un homme[1].

4. Que cette nuit reste obscure ; que d’en haut jamais le Seigneur ne la rappelle ; que jamais lueur ne vienne l’éclairer.

5. Que les ténèbres et les ombres de la mort la pressent ; qu’un sombre tourbillon tombe sur elle ; maudits soient ce jour

6. Et cette nuit ; que l’obscurité la ravisse ; qu’elle ne compte pas dans les temps de l’année ; et que dans le mois elle ne soit point comprise.

7. Mais que cette nuit ne soit que douleur, qu’on n’y voie jamais joie ni fête.

8. Qu’elle soit maudite de Celui qui fait de ce jour un jour maudit et qui peut maîtriser le grand monstre marin[2].

9. Que les étoiles de cette nuit soient éclipsées ; qu’elle ne cesse plus ; que la lumière ne lui revienne jamais ; qu’elle ne voie plus lever l’étoile qui annonce l’aurore ;

10. Parce qu’elle n’a pas fermé les portes du ventre de ma mère, car elle eût ainsi détourné de mes yeux la douleur.

11. Pourquoi ne suis-je pas mort dans les entrailles qui m’ont enfanté ? Pourquoi ne suis-je pas mort aussitôt que j’en suis sorti ?

12. Pourquoi des genoux m’ont-ils recueilli ? Pourquoi ai-je sucé des mamelles ?

  1. Les plaintes arrachées à la partie inférieure de l’âme par la violence de la douleur ne sont point des murmures. La volonté de Job demeura toujours soumise à la volonté de Dieu : c’est ce qui résulte non-seulement des témoignages des écrivains sacrés, qui le citent comme un modèle de patience (Tob., II, 2. Jacq., 1, 3), mais encore du témoignage que lui rend sa conscience (Ch. vi, 10, 26) de n’avoir point offensé Dieu par ses plaintes.
  2. Les monstres marins sont la milice du prince du mal. (Voy. XLI, 25.) Dieu seul les dompte. (Voy. ci-après, XXVI, 5 et 13.)