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Page:La Sainte Bible de l’Ancien Testament d’après les Septante et du Nouveau Testament d’après le texte grec par P. Giguet - tomes 1 à 4, 1872.djvu/1421

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8. L’œil de celui qui me voit ne me verra plus ; vous jetez un regard sur moi, et je ne suis plus,

9. De même qu’un nuage qui s’est fondu dans le ciel. Car une fois descendu aux enfers, l’homme n’en remontera jamais.

10. Il ne reviendra point en la maison qui était la sienne, et sa contrée natale ne le connaîtra plus.

11. C’est pourquoi je n’épargnerai pas les discours ; je parlerai dans l’angoisse où je suis ; j’ai hâte d’épancher l’amertume de mon âme[1].

12. Suis-je une mer ; suis-je un dragon pour que vous m’enfermiez ainsi[2] ?

13. J’ai dit Mon lit me consolera, et je renfermerai en moi-même les pensées qui me viendront sur ma couche.

14. Vous m’effrayez par des songes, vous m’épouvantez par des visions.

15. Retirez de ma vie le souffle ; que la mort désunisse mes os.

16. Je ne puis toujours vivre afin que ma patience soit toujours exercée. Détournez-vous de moi[3], car ma vie est inutile, est vaine.

17. Qu’est-ce donc que l’homme pour que vous l’honoriez, pour que vous attachiez sur lui votre pensée[4] ? quoique sa volonté demeurât toujours soumise. Ainsi, Job se laisse aller à des plaintes qui n’affectent en lui que la partie inférieure et sensible de la nature.

  1. Vu le peu de temps que doit durer ma vie, je sens le besoin de donner libre cours à mes plaintes. Job retombe ici dans la tentation, comme Notre-Seigneur dans son délaissement s’écria : « Mon père, pourquoi m’avez-vous abandonné ! » quoique sa volonté demeurât toujours soumise. Ainsi, Job se laisse aller à des plaintes qui n’affectent en lui que la partie inférieure et sensible de la nature.?
  2. Suis-je une mer ou une bête farouche que l’on ne peut lâcher un instant, pour que vous ne m’accordiez pas un moment de repos ?
  3. Faites-moi mourir.
  4. Pour l’éprouver et le sanctifier.