Aller au contenu

Page:La Sainte Bible de l’Ancien Testament d’après les Septante et du Nouveau Testament d’après le texte grec par P. Giguet - tomes 1 à 4, 1872.djvu/1489

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

24. À cause de cela, les hommes craindront Dieu ; les sages en leur cœur auront crainte de lui[1].

CHAPITRE XXXVIII

1. Aussitôt qu’Éliu le Buzite eut fini son discours, le Seigneur dit à Job[2], à travers un nuage et un tourbillon[3] :

2. Quel est celui qui m’obscurcit mon conseil[4] ? S’il renferme des pensées en son cœur, croit-il qu’elles m’échappent[5] ?

3. Ceins-toi les reins, comme un homme[6]. Je vais te questionner ; réponds-moi :

  1. La conclusion d’Éliu est que, si nous ne pouvons comprendre l’action de la Providence dans les phénomènes de la nature, nous ne pouvons non plus sonder les arrêts de sa justice infinie. Il conclut donc que nous devons adorer ces arrêts toujours justes, et craindre le Seigneur afin de ne pas les provoquer. Cependant, si l’on rapproche la conclusion du commencement du livre où Dieu donne à Satan la permission de tenter Job pour faire ressortir et purifier davantage sa vertu ; si l’on fait attention que toutes ces merveilles de la nature, au milieu desquelles la sagesse divine se joue, ne sont faites que pour l’homme, qui est le chef-d’œuvre de Dieu, il est facile de conclure que cette sagesse doit surtout triompher dans sa conduite à l’égard de l’homme, et que les épreuves ont surtout pour but de perfectionner l’âme humaine et d’en faire la première des merveilles de Dieu. Le livre de Job est un des plus profonds de l’Écriture.
  2. Le Seigneur ne daigne pas répondre à Éliu, qui, dans son orgueil présomptueux, n’avait parlé que pour supposer continuellement ce qui était en question en blessant la justice et la charité par ses accusations. La patience de Job à laisser parler Eliu sans lui répondre est aussi bien admirable.
  3. Le Seigneur exauce tous les vœux de Job ; il répond à ses plaidoiries ; il lui parle pour faire reconnaître son innocence ; il se voile pour ne pas l’effrayer ; il lui révèle ce qui s’est passé.
  4. Dieu reproche à Job, non d’avoir faussé la vérité, mais de l’avoir obscurcie par quelques exagérations inspirées par la violence de la tentation, et par un trop grand désir de connaître et de faire connaître aux autres les secrets de la justice de Dieu à son égard.
  5. Dieu veut dire ici que si l’on obscurcit son conseil, c’est aux yeux des hommes et non pas pour lui. Peut-être aussi Job n’avait-il pas osé découvrir toutes les pensées que la nature, dans son état de tentation, lui suggérait.
  6. Les Orientaux relèvent leur robe à la ceinture avant d’entreprendre une action difficile.