Page:La Sainte Bible de l’Ancien Testament d’après les Septante et du Nouveau Testament d’après le texte grec par P. Giguet - tomes 1 à 4, 1872.djvu/1857

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8. Mais le bois que la main a façonné est maudit, lui et l’homme qui a fait l’œuvre : l’un pour y avoir travaillé, l’autre parce que, quoique corruptible, elle a été appelée Dieu.

9. Car Dieu hait pareillement et l’impie et son impiété.

10. Et l’œuvre sera condamnée, de même que l’artisan.

11. C’est pourquoi aussi les idoles des gentils ne seront point épargnées ; en effet, elles sont pour la création de Dieu une souillure ; pour les âmes des hommes, un piège ; pour les pieds des insensés, un filet.

12. La pensée de faire des idoles est le principe de la prostitution ; leur invention est la perdition de la vie.

13. Car, au commencement, l’idolâtrie n’était point, et elle ne sera pas toujours.

14. Elle est venue dans le monde par la vanité des hommes, et c’est pourquoi on a senti que la fin en serait prochaine.

15. Un père accablé d’une douleur excessive par la perte prématurée de son fils a fait faire son image ; et celui qui était tout à l’heure un homme mort, il l’a honoré comme un dieu, et il a confié à des serviteurs ses mystères et ses initiations.

16. Avec le temps, cette coutume impie, s’étant fortifiée, a été gardée comme loi ; et, par l’ordre des tyrans, des statues ont été adorées.

17. Ceux que les hommes ne pouvaient honorer en face, parce qu’ils habitaient au loin, ils en ont fait prendre l’image, et ont exposé à tous les regards la statue d’un roi qu’ils voulaient vénérer, afin que, présent ou absent, ils le flattassent avec le même zèle.