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LA LUTTE POUR LA VIE

ET L'APPUI MUTUEL

(Suite. — Voir le n° LXXXV-LXXXVI de la Société Nouvelle).

Les oiseaux. — Les mammifères. — La lutte pour l’existence.

I

Aussitôt que le printemps revient sur la zone tempérée, des myriades d’oiseaux, éparpillés dans les contrées plus chaudes du Midi, se rassemblent en bandes innombrables et, pleins de vigueur et de joie, ils s’envolent en hâte vers le nord, pour nicher et élever leurs petits. Chacune de nos haies, chaque bocage, chaque rocher de l’océan, chacun des lacs ou des étangs qui recouvrent le nord de l’Amérique, de l’Europe et de l’Asie, nous dit à cette époque ce que signifie l’appui mutuel pour les oiseaux ; quelle force. quelle énergie, quelle protection il assure à chaque être vivant, quelque faible et impuissant qu’il soit d’ailleurs. Regardez, par exemple, l’un des nombreux lacs de la Russie ou des steppes de la Sibérie. Les rives en sont peuplées de myriades d’oiseaux aquatiques appartenant à une vingtaine, au moins, d’espèces différentes. Tous vivent dans une profonde paix, se protégeant les uns les autres.

« A plusieurs centaines de mètres de la côte, — dit Sévertsofi`, — les mouettes et les sternes remplissent l’air, comme des flocons de neige, un jour d’hiver. Des milliers de pluviers et de court-vite sautillent sur le sable, cherchant leur nourriture, sifllant, en un mot, jouissant de la vie. Plus loin, presque sur chaque vague, émerge un canard, tandis que plus haut l’on aperçoit les bandes de canards Casarki. Partout se manifeste la vie exubérante » (1).

(1) Sévertsoff. Periodical Phenomena, p. 251.