Les origines du mouvement coopératif remontent en Belgique à l’année 1848. Contrairement à ce qui s’est passé dans presque tous les autres pays, c’est-à-dire que les premières sociétés coopératives étaient des coopératives de consommation, chez nous, en 1848 et 1849, c’est par des sociétés de production qu’a débuté le mouvement coopératif.
La cause de ce phénomène curieux est connue. À Paris, après la révolution du 24 février 1848, qui avait å ses débuts un caractère franchement socialiste, le gouvernement facilita la création de sociétés coopératives de production et encouragea ce genre d’association, par l’octroi de subsides, de concessions de travaux publics, etc., etc. Cette situation eut son contrecoup en Belgique et bientôt, à Bruxelles et à Gand, on vit des ouvriers créer des ateliers coopératifs de tailleurs, de cordonniers, d’imprirneurs typographes, etc.
La plupart de ces ateliers de production n’eurent malheureusement qu’une vie éphémère. Ils périclitèrent rapidement. Il en fut d’ailleurs de même à Paris [1].
La seule société qui date de cette époque et qui existe encore à l’heure actuelle (1892), c’est l’Alliance typographique, fondée à Bruxelles le 5 mai 1849.
- ↑ En 1848, dit M. H. Denis dans une étude publiée sur les sociétés coopératives de production à Paris (Société nouvelle, 15 juillet 1886), il y avait 300 sociétés de ce genre instituées ou en voie de formation. En 1857, on n’en retrouve plus que 20, dont 9 avaient été subventionnées par l’État en 1849. En 1865, 15 seulement ont survécu. En 1870, il en existait plus de 40. En 1876, 12 seulement. En 1883, 34 de ces sociétés sont interrogées par la commission extra-parlementaire des associations ouvrières.
