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Page:La Tailhède - De la métamorphose des fontaines, 1895.djvu/78

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Portent insolemment un temple dévasté ;
Mesurant à leur front l’éclatante couronne,
La honte n’a pour eux plus rien qui les étonne,
Et moquant entre soi la dépouille des dieux
Ils pensent qu’un triomphe a repeuplé les cieux.


Nous, des autels déserts renouvelant les roses
Et délivrant les voix aux cavernes encloses,
Bouches de la Pythie et du Trophonien,
Bruissantes encor du chœur Aonien,
Nous avons sur la mer vu Rhodes apparaître,
Désireuse d’avoir le soleil pour son maître ;
Et toi, qui de Latone as recueilli le fruit
Nuptial, les flambeaux du jour et de la nuit,
Douce à ses pieds errants et plus douce à sa crainte,
Délos, foyer brillant des îles, île sainte !