est maintenu à son poste. Il comprenait trop la valeur des actes qu’il avait commis pour avoir compté d’avance sur un aussi facile succès.
Enhardi par ce premier résultat, ce qu’il lui faut maintenant, c’est la vengeance. Comme ordonnateur, il est le second du pays, il va bientôt reprendre ses fonctions… c’est plus qu’il n’en faut pour effrayer de pauvres diables, qui tremblent pour leur gagne-pain. Aussi, aidé du sieur Bonnet, médecin de la reine des îles de la Société, il soudoie le sieur Barff, secrétaire interprète particulier de M. de la Roncière, et du directeur des affaires indigènes, afin de se faire remettre par eux copie de toutes les dépêches et papiers secrets du gouverneur et du directeur des affaires indigènes. Ainsi il peut se faire remettre un projet de protestation de la reine non contre la magistrature qu’on vient d’envoyer, mais contre le décret qui la nomme sans sa participation, décret qui, suivant elle du moins, blesserait ses droits de souveraineté réservés par l’acte du protectorat.
Ce projet est écrit en entier de la main du directeur des affaires indigènes, une ligne est corrigée par M. de la Roncière, dit-on : quelle belle occasion de recommencer ses dénonciations secrètes !… il va prouver, à l’aide de cette pièce, que la reine a eu la main forcée, que cette protestation n’est autre chose qu’une œuvre de M. de la Roncière et du directeur des affaires indigènes.
Pour donner plus de force à cette pièce il fait rédiger une déclaration par le sieur Barff, dans laquelle cet interprète prétend que, pour obtenir cette protestation, M. de la Roncière et le directeur des affaires indigènes ont menacé la reine, et que c’est lui qui a traduit ces menaces.
Au comble de la joie, Boyer ne se cache presque plus. Je