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— Une personne que vous auriez bien chérie si vous l’aviez connue.

— Bon Géromio, vous m’excuserez, dit Cécilia, mais je ne vous ai pas entendu.

— En vous voyant si jeune et si belle, je songeais à ma bonne maîtresse, la princesse Maria.

— La sœur de mon père ? Elle fut bien malheureuse, je crois. Je n’ai jamais connu ses malheurs.

— Son histoire exciterait la pitié des plus endurcis, et tous les jours je dis un ave à son intention ; je le dis devant la peinture qui la rappelle sans cesse à mon souvenir !

Le devoir de l’intendant l’empêcha de continuer ; mais il avait éveillé la curiosité des enfants, surtout de Cécilia, devant laquelle on ne parlait de la princesse qu’avec mystère.

— Je suis sûr qu’en priant Géromio, il nous raconterait l’histoire de ma tante ?

— Tâchons alors de le trouver.

— La chose est facile ; allons l’attendre dans l’appartement où il fait sa prière.

— Où se trouve-t-il, Cécilia ?

— Cherchons, Giovanni : le portrait de la princesse nous la ferait reconnaître.

Les deux enfants partirent et se mirent à faire l’examen de toutes les chambres, sans découvrir l’objet de leur recherche. Cécilia se désespérait, lorsqu’un escalier qu’ils n’avaient point aperçu les conduisit dans une des tours qui défendaient le château.

— Par ici, Cécilia.

Et ils se mirent à gravir plusieurs marches ; mais l’obscurité les prit et ce ne fut que quelques temps après qu’ils retrouvèrent la lumière.