Page:La Variété, revue littéraire, 1840-1841.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 107 —

de Dante, e’était l’épisode de Francesca et de Paolo, mis en musique par Cazella, l’ami du poète. Giovanni s’exalta en chantant cette sublime poésie ; il oublia tout, restant seul en présence de son cœur.

La scène changeait cependant ; les nobles seigneurs, après s’être récréés, après avoir échangé les conversations de l’âge et de la raison, songèrent à l’enfance, songèrent aux fleurs et aux parfums, à Cécilia et à Giovanni. Ils arrivèrent sans bruit sur le seuil de la chambre, parce que l’ange chantait, et que leurs âmes s’épanouirent aux angéliques et pures mélodies de l’enfant, Puis il y eut un silence religieux, un de ces instants suprêmes où les hommes sont dominés par quelque chose de divin……………………………………

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

L’ombre descendait à l’horizon, le soleil jetait un dernier regard sur la tour, Giovanni se tut !…………………………………………………………………………

Enfin éclatèrent les applaudissements !……………………………………

Mais trois hommes avaient pleuré, Gateano-Greco, le premier musicien de l’époque ; Géromio le vieil intendant, le prince Stigliano dont les yeux avaient rencontré ceux de Maria.

— Cet enfant, dit l’artiste, sera le roi de l’Italie.

— Maître, ajoutez à votre prophétie, répondit lentement Stigliano, qu’il portera la couronne sanglante du Christ.


FIN DU TROISIÈME CHAPITRE.