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Lorsque de larges noms s’élèvent parmi nous,
Nous nous berçons encor d’un espoir fier et doux
Nous immortalisons cette gloire d’une heure !
Mais ces noms résonnants, qu’en fuyant elle effleure,
Comme elle en peu d’instants seront tous rejetés :
L’avenir pour jamais les a déshérités !…
Car ce siècle est tissu de sombres ironies,
Qui dessèchent le cours des saintes harmonies,
Et sa gloire, loin d’être une immortalité,
N’est plus qu’un triste écho de son impiété.





Oh ! n’éveille donc pas, cœur doux et solitaire,
Cœur où chante la foi, cet Éden de la terre !
Oh ! n’éveille donc point, dans ta sincérité,
La gloire, ce serpent, sous les fleurs abrité !
La gloire, ce vain son des voix contemporaines !
Cet orgueil qui surgit d’un amas d’œuvres vaines,