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front l’auréole bénie qu’y placera l’amour ; mais pour cela écoute ce que disent entre elles les fleurs, ces humbles vierges des solitudes. Traduis l’hymne entraînant que les grandes eaux, les forêts livrent aux vents ailés, et surtout souviens-toi, ne sois pas de ceux qui oublient les morts.

Giovanni fuyant de rêves en rêves tomba dans une fatigue d’esprit, dans une lassitude morale qui lui fermèrent les yeux.

— Nous sommes à Naples.

— Déjà, Monseigneur ?

— Et voilà le conservatoire des pauvres de Jésus-Christ, où je vais vous conduire.

Nous sommes arrivés à la partie de notre nouvelle où la nature même des faits va nous éloigner pour quelques instants de l’histoire intime de l’orphelin. Une appréciation historique de la musique au XVIe siècle et quelques réflexions critiques sur l’école de Palestrina et de ses successeurs vont nous faire connaître les sources qui alimentèrent le génie de Pergolèse. Car si, jusqu’à cette heure, nous nous sommes arrêtés avec trop de complaisance sur les premières heures de la vie, de l’enfant, nous nous laissions égarer par le parfum des roses nous nous laissions séduire par ces souvenirs enchanteurs qui permettaient à notre âme de reparcourir le passé et de s’arrêter un instant encore sur le seuil de ce frais Éden, qu’on appelle le jeune âge ; maintenant, comme l’a dit un de nos amis, (la vie nous pousse et nous emporte[1]). Giovanni en entrant au conservatoire devient homme ; quelques épisodes carastéristique seront encore nécessaires, mais ils ne seront qu’accidentels, l’artiste va paraître, et c’est pour cela que nous sommes obligés d’étudier l’histoire de l’art.

  1. Souvenirs d’enfance, Vergos.