Aller au contenu

Page:La Variété, revue littéraire, 1840-1841.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 229 —

bien qu’elle n’eût qu’à choisir entre les partis les plus brillants et les plus avantageux. Elle aima mieux vivre isolée dans sa tristesse et son amour, méritant ainsi d’être donnée en exemple aux veuves à venir de tous les pays et de toutes les conditions,

Que vous dirai-je enfin, Messieurs, de sa vie politique et des révélations qu’elle nous promet à la fin du chapitre troisième de ses mémoires ? Tout cela a disparu, dans le manuscrit, sous la main brutale d’hommes stupides qui ont cru anéantir leur infamie en en détruisant le témoignage authentique. Il reste bien de loin en loin, sur tel ou tel personnage, quelques phrases interrompues, quelques mots tronqués, auxquels il serait facile de trouver une signification. Mais, pour mon propre compte, je ne veux point l’aller chercher. On pourrait m’accuser de faire des libelles, et pareil métier est toujours dangereux.

Il est pourtant un fait que nous pouvons établir avec quelque certitude. Il concerne l’affreux désastre que la France essuya le 18 juin 1815, dans les plaines de Waterloo. — Les uns ont donné pour cause à cette déplorable défaite les pertes nombreuses de la cavalerie française qui, dès le commencement de l’action, se trouva placée, pendant trois heures consécutives, sous la mitraille et de continuelles fusillades ; les autres l’ont attribuée à la défection honteuse de quelques chefs de division qui restèrent neutres ou passèrent à l’ennemi avec armes et bagages. Le plus grand nombre pourtant reconnait que, ni l’une ni l’autre de ces deux causes n’auraient eu un aussi triste résultat, si le général Grouchy, qui était à la tête des troisième et quatrième corps d’infanterie et d’un fort détachement de cavalerie, fût venu assez à temps pour réparer les pertes de l’armée principale.