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figure annonçait la gêne. L’orphelin le comprit, et se disposait à sortir.

— Attends, Giovanni, reprit Logroscino, qui voulait avoir le dernier mot du directeur. Signor, pourrons-nous espérer que le premier début.

— Je ferai tout mon possible ; au revoir, et du courage. Grivaldi s’en fut par une porte de fond.

Tu le vois, Logroscino, voilà à quoi viennent d’aboutir toutes nos veilles, toutes ces tortures qui vous dérobent le repos et chassent le sommeil. Il avait raison, Juliano, ce sage que j’ai rencontré dans les montagnes : à quoi bon courir après un but incertain ? Je veux limiter, j’irai vivre dans les profondes forêts ; j’y trouverai la tranquillité. Les hommes ne seront plus là avec leurs injustices dont je suis obligé d’être la dupe.

— Je n’ai rien à te répondre, car tu sembles avoir raison. Écoute ; cependant tout n’est pas désespéré : il faut des protections. Je puis en avoir, allons chez le seigneur Artusi.

— Fatiguer quelques altesses de nos plaintes, j’en ai assez.

— Ah ! celui-là, nous ne l’excéderons pas ; il n’a pas toujours été riche, et sans sa place de secrétaire d’un prince, je ne sais qui.

Giovanni se laissa conduire, et ils arrivèrent dans un palais où résidait Artusi.

Excusez-moi, signor ; je profite de votre offre, lui dit Logroscino.

— Et vous avez bien fait, dit le secrétaire. Comment vont les arts ? êtes-vous reçu, et votre ami le Calabrais ?

— C’est lui-même que je vous présente. Quant à nos succès, ils sont remis à je ne sais quand. Grivaldi nous a congédiés.

— C’est un intrigant. Si mon maître était mieux en cour, je vous aurais recommandé ; mais Sligliano nous écrase.