Page:La Variété, revue littéraire, 1840-1841.djvu/54

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rait accomplie, mais ce résultat ne s’adresserait jamais qu’à quelques individualités.

Disons donc aujourd’hui, oui la Variété désire et appelle tous ceux qui se sentent tourmentés par ces voix intérieures qui révèlent à l’âme les mystères de la poésie. Mais qu’ils se consolent, leurs paroles seront aumônieuses, leurs pensées seront la propriété de l’indigent. Qu’ils viennent donc à nous, qu’ils aident à nos travaux, et peut-être qu’en présence de nos efforts, les riches, les puissants, viendront aussi apporter leur tribut, et tous, poètes, riches et pauvres, nous nous réjoutrons : aux Premiers les satisfactions d’une bonne pensée accomplie ; aux seconds la possibilité de l’accomplir ; aux derniers la reconnaïssance pour ceux qui l’accompliront.


Issa ben Mariam.
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C’était le doux repos d’un enfant d’Orient ;
L’ange des songes d’or ouvrait en souriant
         Ses ailes sur sa blonde tête,
Et sa mère, admirant son enfant bien-aimé
Dormir, heureux et pur, d’un sommeil embaumé,
         Sentait dans son cœur une fête !

De leurs voiles divins l’innocence et la paix
Mystérieusement enveloppaient ses traits
         D’une beauté sévère et douce ;
Comme la fleur qui naît sous les rayons de mai
Enclot avec amour son être parfumé
         Sous le frais abri de la mousse,