que par le sublime de la pensée. Le poète a prouvé, comme le grand capitaines qu’il n’est rien d’impossible pour une forte volonté. Depuis quinze ans il marche vers son but, en réalisant à chaque pas sa belle pièce, le Dédain de-Byron ! Entraîné par son ardente conviction, il n’a pas écouté, il n’a pas entendu les vaines rumeurs, les cris de réprobation, les insultes même qu’on lui a prodiguées. Sur sa route, il a semé romans, drames et poésies : — Notre-Dame de Paris, — Hernani, — Les Voix intérieures ! — en un mot, une sublimité dans chaque genre. Maintenant les Rayons et les Ombres viennent de porter à son apogée une gloire assise sur ces bases magnifiques.
Alors même que l’espace ne nous manquerait pas pour citer quelques passages de ce livre, nous n’oserions les choisir. Il faut lire ces pages splendides avec le sentiment et l’amour du beau, et souhaiter ardemment que l’Académie française, renonçant à de petites jalousies indignes d’un corps qui devrait être le centre de l’intelligence, sache enfin venir en aide aux efforts du progrès, et reçoive avec orgueil dans son sein le poète illustre dont le génie laissera sur notre époque un brillant et durable reflet de gloire.
À la suite de ce triomphe éclatant se présentent les succès de style et d’esprit. M. A. Dumas fait paraître une nouvelle série d’impressions de voyages ; la Nuit blanche de M. Léon Gozlan ; et deux derniers romans de M. Scribe, obtiennent une grande vogue de lecture. Georges Sand publie son drame, Cosima, avec une préface qui initie aux mystères de cette œuvre les nombreux admirateurs de son talent de romancier, et Auber présente une nouvelle composition, pour la réouverture de l’Opéra-Comique. Le théâtre n’offre rien de remarquable, si ce n’est la reprise du Polyeucte de Comeille, et le demi-succès d’une comédie de Mme Ancelot, les Honneurs et les Mœurs.
Parmi les ouvrages sérieux, l’Histoire des Gaulois, de M. Amédée Thierry, et du Travail intellectuel en France de 1845 à 1840, par M. A. Duquesnel, de Saint-Malo, sont les plus récentes pu-
