Aller au contenu

Page:La Vaudère - Le Rêve de Mysès.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
LE RÊVE DE MYSÈS

Alors, elle se dressa, lui jeta ses bras charmants autour du cou.

— Me voici !…

— Vivante ?…

— Vivante pour te chérir !

Elle avait rejeté sa gaine d’argent et d’or, les joyaux de sa poitrine, le scarabée royal qui pesait sur son cœur. Et elle montrait un corps fin, poli, à la chair élastique, aux formes harmonieuses, créées pour l’éternel désir du baiser.

— Je t’aime ! Mysès… Je n’ai voulu mourir que pour être à toi, car je savais que tu viendrais me prendre dans la crypte du temple et que tu m’emporterais en ton logis !

— Tu le savais ?…

— Oui, les dieux m’avaient avertie.

Elle le regardait, en souriant, dans une pose familière ; si jeune et si souple, si pleine de force et de juvénile ardeur qu’il en demeurait éperdu de joie.

— Alors, tu ne me quitteras plus ?…

— Plus jamais.

— Mais, l’on te reconnaîtra, peut-être ?…

— Nous fuirons, mon bien-aimé ! Nous quitterons cette terre d’Égypte où j’ai été puissante et glorieuse. Obscurément, en quelque solitude, nous irons cacher notre tendresse.