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LE RÊVE DE MYSÈS

meil réparateur, les ivresses qui triturent les nerfs, soulèvent les êtres et les transportent en de mystérieux paradis.

Mais Mysès poussa un cri.

— Il fait grand jour, ma bien-aimée, et nous sommes encore en cette demeure !…

— Ah ! dit-elle, j’avais oublié tout ce qui n’était pas ton amour !… Près de toi j’ai frissonné jusqu’aux os d’une extase inconnue…

— Et moi, je garde encore aux lèvres le parfum exquis de tes baisers… Viens, il est dangereux de rester ici, car je ne saurais où te cacher.

— Je t’obéis, mon doux maître, me voici.

Elle se dressait, toute nue, dans la splendeur de sa beauté.

— Tu ne peux partir ainsi.

Elle poussa du pied les étoffes précieuses amoncelées devant le sarcophage.

— Remets-moi mes ornements royaux.

— Mais, ces pierreries, ces voiles d’or, ces parures te feraient remarquer ?… Aucune femme à Thèbes n’en porte de semblables.

— Alors, que faire ?…

Il avisa, dans un coin, les vêtements de Mahdoura.

— Prends ces étoffes, dit-il, elles cacheront ta splendeur.