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LE RÊVE DE MYSÈS

Il souleva son voile, colla sa bouche à la sienne.

— Maintenant, je puis partir.

Il ouvrit la porte et poussa un cri de terreur.

Mahdoura se dressait sur le seuil :

— Vous ne sortirez pas ! dit-elle. Je suis dans le logis de mon amant, et je défends mon bien !

Elle semblait grandie, pleine de colère et de haine farouche.

— Va-t-en ! cria Mysès.

— M’en aller, et pourquoi ?… Autant que cette femme j’ai droit à tes baisers !… Tu m’appartiens, car j’ai su te conquérir ; tu m’es aussi précieux que ma chair et mon sang !… Penses-tu qu’un amour comme le mien puisse s’éteindre en une minute, parce que ton caprice a changé ?…

— Pas tant de paroles, fit-il, laisse-nous passer !

Mais elle avait ramassé un dur bâton, oublié là par quelque conducteur de troupeaux, et elle en menaçait la reine.

— C’est cette femme qu’il faut chasser !

— Oublies-tu qui elle est ?…

— Je n’oublie rien !… Je sais que ta science a ressuscité la royale momie qui dormait dans