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LE RÊVE DE MYSÈS

Ahmosis fut gainée dans une robe de brocart d’argent, ramagée de grandes fleurs hiératiques. Ses cheveux, en bouclettes légères, semées de perles, se relevèrent sur un bandeau de pierres précieuses, orné de l’Urœus sacré ; un triple rang de lapis-lazuli, d’émaux et de cornaline couvrit sa poitrine et un immense scarabée d’orfèvrerie s’agrippa sur le sein gauche.

Lorsqu’elle fut prête, selon son cœur, Mysès déposa la reine dans l’habituelle boîte dorée, ornée de figures symboliques qu’occupaient les momies. Le couvercle, simplement fixé à l’aide d’un cordon de soie, pouvait s’enlever sans peine. Il portait des fragments du Livre des Morts, des scènes d’adoration aux champs de l’Amenti, et sur toutes les faces, couraient les inscriptions hiéroglyphiques.

Auprès de sa couche, Mysès disposa le cercueil de l’adorée, afin de pouvoir, à toute heure du jour et de la nuit, lui faire ses dévotions.

La chambre était pleine des objets qu’elle avait aimés pendant sa vie : vases de spath translucide, enrichis d’une fleur de lotus en aigue-marine, psaltérion et flûte d’Osiris, harpe à treize cordes, ornée d’une tête de sphinx, miroir d’argent, peignes de coiffure en onyx oriental, en turquoise et en écaille, coffret de por-