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LE RÊVE DE MYSÈS

— Il en est une qui vit de ma vie et me tient compagnie à toute heure.

Mahdoura ouvrait de grands yeux.

— Quelle est cette amante mystérieuse que nul n’a vue ?…

— C’est…

Mais, le prêtre s’arrêta, ne voulant point avouer qu’il avait dérobé le corps de la reine Ahmosis, car ce crime eût été puni de mort.

Il ne tenait pas à la vie, mais il tenait à son rêve.

— C’est, fit-il, une âme familière, le double d’un être que j’ai chéri…

Et il se tourna vers le sarcophage.

— Une morte qui repose là ?… demanda la jeune fille, curieuse.

— Oui.

— Une momie que tu as embaumée ?…

— Oui, par mon nouveau procédé.

— Elle est belle ?…

— Plus belle que toutes les créatures terrestres.

— Oh ! montre-la moi.

— Nul ne doit voir son visage.

Mysès songeait encore que Mahdoura pourrait reconnaître la reine dans l’extraordinaire état de conservation du corps, et il craignait les indiscrétions de la visiteuse.