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LE RÊVE DE MYSÈS

Mysès, ayant abordé, s’engagea dans une allée de sphinx, à corps de lion et à tête de bélier, qui aboutissait à l’entrée du temple.

Des flots d’harmonie montaient dans la nuit, car les chants avaient repris avec plus de force pour célébrer l’heure des divines apparations et des sacrifices.

Le prêtre avait oublié l’amour de Mahdoura. Il ne songeait plus qu’à la reine, dont les restes charmants reposaient dans sa demeure, et il n’avait plus que le souci de rentrer, au plus vite. Un grand souffle de passion gonflait sa poitrine. Ahmosis, sans cesse, se manifestait à lui ; elle apparaissait derrière les grands sphinx accroupis, marchait, légère, dans un rayon de lune, semblait un lotus d’or balancé par la brise.

Et, il lui souriait, tendait les bras vers elle en l’appelant d’une voix caressante. Les idées se heurtaient dans sa tête en feu et les battements de son cœur martelaient sa poitrine, éperdument.

Dans le temple, il se joignit aux autres officiants, puis, resta seul pour veiller et prier jusqu’à l’aube.

Un grand calme régnait entre les murs solennels. Mysès avait revêtu le « schenti », sorte de pagne fixé sur les hanches par une ceinture