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LE RÊVE DE MYSÈS

de corde et la « calasiris » brodée d’or. Ses pectoraux, en forme de petits « naos », renfermaient le scarabée sacré, emblème de la toute-puissance.

Prosterné devant la statue d’Horus, fils d’Isis et d’Osiris, qui devait intercéder auprès de son père, il psalmodiait ardemment les versets du Livre des Morts, Les tièdes effluves de l’encens l’entouraient d’un nuage bleuâtre ; il lui semblait que les prêtresses d’Isis effeuillaient sur lui des roses et que des voix divines chantaient dans l’ombre. Là, encore, il poursuivait la vision voluptueuse ; une présence flottait dans l’air, le double de la morte délicieusement se fondait en lui.

Et le temple, tout à coup, avec son plafond et ses parois latérales, couverts de sculptures coloriées et d’inscriptions hiéroglyphiques, lui parut être un hypogée royal. La pierre des sacrifices, tachée encore du sang des animaux, immolés à la gloire d’Osiris, prit l’apparence d’un sarcophage aux ornements précieux. Une forme s’en échappa, svelte, diaphane et vint tournoyer devant lui dans les vapeurs embaumées.

— Ahmosis ! fit-il, en tendant les bras vers l’apparition charmante…