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LES ANDROGYNES

— C’est dangereux d’errer dans les coulisses !…

— Un baiser, mon beau blond ?…

— Je vous ferai mettre à l’amende, cria Jacques, qui avait à se défendre contre vingt mains audacieuses et des lèvres moqueusement tendues.

— Quoi ! pour un bécot ?

— Tu n’en mourras pas !…

Mais la porte de Tigrane s’ouvrit, et la jeune femme, en riant, fit entrer l’auteur, un peu chiffonné.

— Bigre ! dit-il, tu as sorti tes gemmes !

— Oui, j’ai égayé ce costume sinistre.

Tigrane était charmante dans son maillot gris et son corselet de velours sombre. De longues ailes de gaze arachnéenne s’attachaient à ses poignets et à ses chevilles par des fibules d’aigues-marines, de sorte que, lorsqu’elle écartait les bras, et glissait mollement, elle avait l’air de voler sur de mystérieuses corolles.

Langoureuse, elle se pencha, voulut aussi l’embrasser, soit gaminerie, soit curiosité ; mais il lui tourna le dos pour examiner une peinture de Pascal, nouvelle-