Aller au contenu

Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
123
LES ANDROGYNES

— Oh ! on te le rendra sans grand dommage… Que dites-vous, mon cher, de cet amour à toute épreuve ?…

— Je dis que je donnerais beaucoup pour être aimé ainsi ! murmura Francis Lombard, avec un soupir. Que faut-il faire pour mériter un pareil bonheur ?…

— Rien, dit Fiamette sèchement. Je ne suis ni à prendre ni à vendre.

La toile se releva pour la première partie du ballet, et Chozelle, accompagné d’André Flavien, rentra dans sa loge.

Tigrane, la Chauve-Souris, blottie dans un coin de la scène, régnait sur sa cour de mouches bourdonnantes. Et c’était un enchantement des yeux que la farandole des insectes d’or, aux longues ailes diaprées. Les libellules cambraient des corselets de saphirs à reflets lunaires, sur des maillots noirs ; les coccinelles, sous leurs élytres, avaient des camails cabochés de corail ; les abeilles pelucheuses, les guêpes rayées d’orange, les scarabées aux carapaces de béryls et de péridots, défilaient dans un bruissement de perles et d’ailes métalliques. La Chauve-Souris somnolait, heu-