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LES ANDROGYNES

— Elle est gentille, ton amie, dit-il à la danseuse.

— Plus encore que tu ne crois.

— Est-ce que nous soupons ensemble, ce soir, à nous trois, seulement ? Mademoiselle consent, n’est-ce pas ?…

— Tu sais que j’ai failli mourir !…

— Bah ! tu connais le remède ?… Tu n’en seras que plus amoureuse, les jolis yeux de cette petite te guériront.

Fiamette se leva avec dégoût.

— Adieu, Nora, dit-elle.

— Reste encore, Miette, gémit la danseuse, je me sens vraiment tout à fait mal !

Et, comme Georges, très ennuyé, s’éloignait, elle pencha son front moite sur la poitrine de la jeune femme, resta ainsi, pelotonnée contre le cœur ami, tandis qu’une petite larme filtrait doucement entre ses cils et coulait sur sa joue creuse.

— Tu vois, murmura-t-elle, ce que sont les hommes !… Moi, je me donne à tous, pour n’en aimer aucun !

— Et tu aimes tout de même, pauvre Comète !