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LES ANDROGYNES

L’amie aux prunelles fumeuses eut un sourire énigmatique.

— André ? Mais si, il cause avec Chozelle.

— Ah ? où sont-ils donc, Nora ?

— Là-bas, sur le divan.

Fiamette regarda entre les groupes :

— Non ; ils ont dû quitter l’atelier.

— Serais-tu jalouse ?…

— Jalouse… Pourquoi ?…

— Dame, Jacques Chozelle est une mauvaise connaissance pour André…

Fiamette haussa les épaules avec dédain.

— Qu’ai-je donc à craindre ? Mon amour a déjà su triompher de tous les obstacles ; il triomphera encore.

Nora remonta sa ceinture d’orfèvrerie, dont la fibule la meurtrissait, sur la gaze légère d’une écharpe nouée autour des reins.

— Si j’étais à ta place, je laisserais faire… André ne peut qu’entraver ton avenir…

— Je l’aime !

— Il n’a pas de fortune, pas de situation, pas d’amis influents.