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Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/183

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LES ANDROGYNES

— Je ne sais pas ce que votre amie a pu vous dire. Je compte l’indemniser largement de sa complaisance, car, grâce à elle, j’ai fait un chef-d’œuvre, et je suis prêt à m’acquitter tout de suite, si vous le désirez.

— N’insistez pas, fit André, confus de l’offre un peu brutale de l’artiste.

— Si vous étiez mon élève, poursuivit Pascal, je pourrais, sans doute, vous être utile ; quant à vous aider dans le placement de vos articles, cela ne m’est guère possible ; j’avoue humblement que je n’ai aucune influence dans le monde littéraire.

— Alors, murmura le poète, je ne sais pas de quoi nous avons pu vivre depuis que j’ai quitté Chozelle.

Le peintre eut un sourire un peu sceptique qui fut comme une révélation pour André.

— Non, c’est impossible !… Je la quitte si peu… Pourtant…

Et André, doublement malheureux, sentit agoniser en lui son beau rêve d’amour et son beau rêve de gloire ?