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LES ANDROGYNES

brandissant des pinces, des brodequins et des ciseaux de torture. Hindous, vêtus de blanc, Talapoins coiffés de cordelettes, belles Fatmas tintinnabulantes de bijoux barbares se livraient à d’épileptiques trémoussements, en attendant le défilé principal. Sous la lumière crue des tulipes électriques passaient toutes les névroses de la fête parisienne aux suprêmes maquillages.

Comme aux Folies-Perverses, les couples androgynes circulaient enlacés, et, dans l’effacement presque naturel des sexes, la pensée des anomalies inquiétantes s’implantait de plus en plus.

Les journalistes prenaient des notes, cueillaient des publicités fructueuses ; les demi-mondaines montraient leurs joyaux, plus affolées de réclames que d’hommages. Seuls, les artistes et les modèles s’amusaient réellement, sans pose, heureux de leur succès bien gagné. Et il y avait là, vraiment, tout un bouquet de jolies filles, aux membres fins, aux seins offerts en coupe de volupté.

— Faites votre choix, disait Pascal, la vie est courte, et vous êtes encore assez jeune