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Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/238

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LES ANDROGYNES

au fond de sa nature se délectait à ces fréquentations.

Parfois, ils arrivaient en pleine bataille. Les buveurs faisaient cercle autour des combattants, qui, l’écume aux lèvres, les yeux striés de pourpre, se ruaient à la mort avec des cris de bêtes. On riait autour d’eux, on les excitait de la voix et du geste, protestant ou applaudissant selon la valeur des coups. Une oreille, un lambeau de chair saignait souvent aux dents du plus féroce, et les couteaux, retournés dans les plaies, en sortaient des sanies rouges.

Quand la police n’intervenait pas, le combat ne cessait qu’à la chute de l’un des hommes, et l’on voyait le vainqueur se relever, les mains gluantes, essuyer à sa chemise son couteau de boucher.

Peu de femmes dans ces bouges immondes. Jacques visitait les maisons spéciales que les vendeuses d’amour évitent, sachant que leurs charmes n’y seraient point goûtés. Tout au plus, de-ci, de-là, une pierreuse venait-elle y chercher son frère ou son fils, rarement son amant.

Chozelle offrait à boire aux plus beaux