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Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/260

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LES ANDROGYNES

musquée de peau et de fourrure exalte les sens, met dans les yeux des hommes des lueurs de convoitise.

Les gouges de volupté se prennent par la main pour une ronde folle autour d’une nouvelle venue qui fait pâlir les plus fameuses : C’est Fiamette, tanagréenne, irréelle, dans son corselet à cabochons de saphirs qui tremblent en pétillant sur sa chair, remués par la hâte des seins.

André se voit lui-même auprès de sa maîtresse, il est morose et ne répond pas à ses mines enjôleuses, à ses baisers. Alors, elle s’éloigne, laisse tomber le réseau de pierreries qui la couvre, apparaît sans voile sous le regard en arrêt des hommes. Tous, tremblants de désirs, la détaillent, scrutent le mystère de ses flancs et l’émoi de ses attitudes. Tous la veulent, jugeant sa beauté indéfectible, et se jettent sur elle dans une frénésie soudaine.

André, le cœur battant à grands coups sonores, fait de vains efforts pour se lever, arrêter la curée d’amour dont le souffle rauque gronde à ses oreilles. Il supplie, pleure, se tord, impuissant, tandis que