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Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/38

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LES ANDROGYNES

— Alors, enlève-la, si bon te semble ; qu’elle suive sa fantaisie ou sa fortune… Les deux, si c’est possible.

— J’admire ta philosophie… Tu prends les événements avec une sérénité…

— Ce sont eux qui me prennent, et je les laisse faire… Il ne faut point contrarier le Destin.

— Bonne chance, André !

— Bonne chance, Nora ! Un dernier baiser à Miette…

Il était au bas des marches, et Nora frappait doucement à la porte de la délaissée.

Au bout d’un moment, Fiamette vint ouvrir, un peignoir mal agrafé sur ses épaules rondes.

— Toi, de si bonne heure !

— Oui, il faut que je t’entretienne d’une chose grave, et c’est la raison qui parlera par ma bouche…

Les deux femmes, câlinement appuyées l’une à l’autre, passèrent dans le cabinet de toilette, saccagé par la fièvre impatiente d’André, qui avait jeté les serviettes au hasard. Un petit divan, drapé d’étoffes japonaises aux teintes exquises, garnissait le