Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
67
LES ANDROGYNES

vez encore les anciens errements, et je crains vraiment que vous ne fassiez triste figure, ce soir…

— Pourquoi ?…

— Dame, votre candeur subira quelques assauts…

Jacques avait un pli ironique au coin des lèvres qui déplut au jeune homme.

— Je crois avoir peu de choses à apprendre…

— Allons, tant mieux.

La voiture s’arrêta devant une maison de belle apparence, et Jacques, s’appuyant au bras de son nouvel ami, monta un étage, pénétra dans une antichambre tendue de tapisseries anciennes et ornée de glaces de Venise aux encadrements précieux. Avec soin, il répara le léger désordre que le trajet avait amené dans sa toilette, redressa les pétales de l’orchidée qui ornait son habit, et, avec une houpette dissimulée dans son mouchoir, ennuagea ses traits.

Dans le salon, aux vastes divans semés de roses effeuillées, sous les tulipes irisées du lustre, une dizaine d’hommes causaient