ses aisselles glisse des lueurs tendres sur le bleu électrique de son corsage.
Mirah, la panthère noire aux yeux d’émeraude, au long corps souple et nerveux, vient lécher ses doigts et se coucher à ses pieds.
Mirah est splendide dans sa pose voluptueusement alanguie. Nulle tache n’étoile sa fourrure de ténèbres : elle est mystérieuse et inquiétante comme la nuit.
Durant un moment, Sapho l’étreint, pose sa tête contre la sienne, et, mettant sa bouche sur le mufle crispé, semble s’oublier en un baiser profond. La panthère clôt ses paupières sombres, renverse le front, félinement ronronne, et se frôle à cette chair de femme tiède et parfumée. Ce sont vraiment deux bêtes d’amour, aussi câlines l’une que l’autre, griffes rentrées dans le gant de velours, regard perdu dans l’infini du rêve.
Puis, un coup de cravache atteint le fauve, le redresse, hurlant et terrible, gueule tendue, tous crocs dehors, dans le regret de la caresse interrompue, la rancune du plaisir mensonger.